Il voit ses souvenirs en tableaux
Ses créations sont à son image. Un assemblage de matières et de couleurs qui racontent chacune un peu de l'histoire d'Yvan Belair. Ce peintre de Poitiers expose de plus en plus régulièrement ses œuvres dans la Vienne et au-delà.
Ses créations sont à son image. Un assemblage de matières et de couleurs qui racontent chacune un peu de l'histoire d'Yvan Belair. Ce peintre de Poitiers expose de plus en plus régulièrement ses œuvres dans la Vienne et au-delà.
"Quand dans votre vie, il y a des moments difficiles, il faut se raccrocher à un élément plaisant quand vous étiez enfant". C'est le message que souhaite faire passer Yvan Belair dans ses tableaux. Des œuvres qui sont d'ailleurs bien plus que des peintures, puisqu'elles sont à la fois constituées de cadres, de toiles, mais aussi de tissus, de dessins sur papier découpés puis collés avant d'être peints, et même parfois en partie passés au chalumeau. "Je fais de la technique mixte" répond-il d'ailleurs quand on lui demande s'il est peintre ou plasticien. Lui qui a grandi dans un village à côté de Saintes et qui est désormais formateur pour adultes à Poitiers s'est remis à l'art depuis un peu plus de 5 ans. "Je fais régulièrement des photos de lieux que j'aime, comme chez des amis du côté de Cognac, et je récupère aussi mes jouets et d'autres objets d'enfance chez mes parents".
Vieilles voitures et vieux jouets
Une accumulation de souvenirs qui lui inspire régulièrement des idées de composition. "Je visualise des œuvres, un peu comme dans un rêve". Puis, il reproduit ces scènes sur papier. "Je fais des dessins hyper-réalistes" détaille Yvan Bel-Air en montrant le travail en cours sur un camion Citroën HY. "Vous vous souvenez, c'était le camion des boulangers ou des bouchers, mais on n'en voit plus !". Dans les tableaux déjà terminés, on retrouve ainsi une Ami 8 qui rouille encore à côté de la maison de ses parents, un cartable d'enfance qui est aujourd'hui dans son atelier, mais aussi quelques playmobils et autres jouets. Ces éléments réels chargés d'émotions, il les installe dans un décor fantastique : souvent des morceaux de tissus collés sur la toile. "Je les récupère parfois dans des entreprises ou dans des friperies, car ils sont chargés d'histoire, et je les fais aussi vieillir, avec du métal par exemple". Des bouts d'histoire qu'il assemble pour en créer une nouvelle. Pas question pour autant de tomber dans la nostalgie. Les très nombreuses couleurs qu'utilise Yvan Belair, très souvent apposées sur un fond noir, créent en effet des œuvres particulièrement dynamiques et enjouées. "Je suis assez exigeant sur la dynamique et l'équilibre dans mes tableaux. Rien n'est mis au hasard, car je veux un sens de lecture". Une technique et une volonté qu'il aime tout particulièrement expliquer au grand public lors d'expositions. Après Dreux en octobre, Scorbé-Clairvaux en novembre et l'exposition chez Man's, à Cissé en décembre, les créations d'Yvan Belair devraient être visibles en 2024 à Montmorillon, ou au restaurant les Archives de Poitiers. Et si vous avez peur de ne pas le reconnaître, cherchez quelqu'un qui porte des vêtements de couleurs plutôt vives, qui arbore sur lui quelques souvenirs d'enfance, comme des pin's de dessins animés, et pas avare de paroles.
Comme ses tableaux, quoi. À moins que ce soit le contraire.