Installation
Une journée des JA 17 pour s’informer, se renseigner sur les rouages de l’installation. Objectif réussi ! 130 participants ont pu récolter un maximum d’information.
Renseignements, précisions, explications, conseils, échanges, voilà le tempo de la journée du mardi 6 février, lors du forum à l’installation organisé par JA 17, au lycée Desclaude, à Saintes. «Cette journée a pour but de donner des clés pour s’installer en agriculture, montrer que des partenaires sont là, et que le département est riche dans sa diversité agricole» souligne Julien Rouger, président de JA 17. Près de 130 jeunes ont ainsi obtenu des éléments concrets pour installer, qu’ils soient lycéens, dans un parcours à l’installation ou bien porteurs de projets. Si le matin était consacré à une présentation de l’agriculture dans le département et des organismes partenaires, l’après-midi a été dans l’échange entre les jeunes et les structures. Des groupes ont été constitués avec la volonté de créer une dynamique. «Nous avons mis ensemble aussi bien des élèves que des porteurs de projets. Certains peuvent être intéressés par d’autres interrogations. Cela enrichit le dialogue» précise le président.
Être en veille
Parmi eux, Jérémy Mainard. À 25 ans, ce jeune salarié agricole depuis 5 ans, sur le canton de Courçon, a eu connaissance de cette journée par un courrier envoyé par JA 17. «Je suis venu chercher des informations. Tout change tellement vite qu’il faut être toujours bien informé. Or, on ne peut pas toujours être en veille. Je n’ai pas toujours le temps et puis il y a tellement d’informations à connaître, que c’est parfois difficile de s’y retrouver. Cette journée est la bienvenue. C’est aussi l’occasion de mettre un visage et un nom sur une personne que l’on sera peut-être amené à rencontrer par la suite» explique-t-il. Des propos que partagent ses amis, venus avec lui, Richard Mathieu de St Jean de Liversay, Valentin Ribreau du Gué d’Alleré et Vincent Gaborit de La Ronde. Jérémy Mainard a un projet : celui de reprendre l’exploitation de son patron lors de son départ en retraite, avec la fille de ce dernier : une exploitation lait-céréales avec 70 vaches et 250 ha de terres. «Je suis déjà passé au Point Accueil information. Nathalie Duchiron m’a donné des renseignements très précieux. Cet après-midi, je participe aux ateliers thématiques. Je vais certainement poser quelques questions par rapport à mon projet.» Les quatre jeunes connaissent déjà quelques rouages de l’installation, mais ils pointent surtout, lors de l’installation, le financement. «C’est le frein numéro 1» concède Richard Mathieu, qui rajoute avec humour «se lancer dans un projet à 2 ME, avec 300 ha, là ça ira !» Dans le couloir, une discussion s’instaure entre eux. «Le foncier est aussi une problématique. Il est difficile d’avoir des terres disponibles dans notre secteur» précise Valentin Ribreau. «Les prix ne sont pas là, or il nous faut de la visibilité. Des projets nous en avons tous, mais les charges sont là. C’est notre motivation qui fait que l’on veut réussir.» concèdent Vincent Gaborit et Richard Mathieu.
Des infos sur les aides
Dans un autre groupe, Vanessa Ghys note, écoute. Elle prépare un BPREA au Petit Chadignac. De cette journée, elle retient surtout les aides : «ce matin, Juliette Bernard du Département a parlé d’une aide de 5 000 E aux porteurs de projets non éligibles à la dotation JA. Cela m’intéresse beaucoup. Je ne savais pas que ce type d’aide existait» confie celle qui est en cours d’installation à Le Douhet, en maraîchage et plantes aromatiques. «Je suis déjà passée par le Point Accueil Information et j’ai été bien renseignée. Cette journée me permet de découvrir des structures, de compléter mes informations.»précise la future agricultrice, dont la formation se termine en juin.
De la pédagogie
Du côté des partenaires, la fédération des coopératives a tenu à être présente. Des boîtes de pop-corn sont posées sur la table, pour bien montrer aux jeunes un produit local fait par des agriculteurs locaux par le biais d’une coopérative locale. «Notre participation aujourd’hui est la continuité de la Fête de la Terre d’août dernier à Courçon.» souligne Denis Riffaud, de la FD des coops. Très pédagogue, il explique le rôle, le fonctionnement de la coopération, son intérêt pour les agriculteurs. «Une coopérative est la continuité de l’exploitation, de l’unité de production» débute-t-il. Il énumère les avantages, parle de l’exportation, accentue sur l’emploi : «Nous sommes des pourvoyeurs d’emplois. Les postes sont évolutifs. Il y a la possibilité d’être double-actif.» Il poursuit : «être au sein d’une coop, c’est être en contact avec d’autres agriculteurs, s’enrichir des expériences des uns et des autres.» Denis Riffaud met en avant l’appui technique, les conseils, les aspects réglementaires, bref tout ce que peut apporter une coop. Quelques questions ici et là posées avec timidité par les jeunes permettent de compléter la discussion.
«C’est légitime que nous soyons là» explique Paul Arnold directeur de la Safer Charente Maritime. «Nous savons que l’un des freins à l’installation est le foncier. Nous sommes là pour dire que nous les accompagnons et que l’on peut trouver des leviers pour accéder au foncier. Nous voulons tordre le cou aux idées reçues. Certes, nous avons un dossier pour 6 candidats, mais notre présence ici est une évidence.». À la Chambre d’agriculture, on s’est voulu aussi pédagogue. Michel Amblard, élu Chambre, Carole Bégaud du Répertoire Départ-Installation expliquent le rôle de la structure, ses missions., le PPP, (Plan de Professionnalisation Personnalisé)... On parle aussi économie et projet : «l’étude économique, c’est la colonne vertébrale» rappelle Jean Hartz, conseiller d’entreprise , «il faut un projet structuré».
À l’issue de la journée, tous les participants sont repartis avec une mallette contenant des documents sur tous les partenaires de ce forum à l’installation.