Irrigation : des dégradations dans plusieurs fermes
Même si l'hiver, le printemps et le début de l'été ont été pluvieux, la saison d'irrigation n'est pas vraiment tranquille. Entre manifestations, dégradations et futures échéances, les irrigants sont inquiets.
"On voit des voitures tourner la nuit" témoigne Nicolas Giraud. Le président de l'association des irrigants de la Vienne est très inquiet des dégradations qu'il a constatées chez lui, mais aussi chez d'autres agriculteurs du secteur de Bonneuil-Matours et Vouneuil-sur-Vienne, et dans d'autres secteurs du département. Des tuyaux coupés au couteau, des enrouleurs ou canons d'irrigation dégradés, et qui ont fait l'objet de dépôts de plaintes, ces derniers jours. Une conséquence selon lui des manifestations qui se sont déroulées mi juillet, autour du village de l'eau de Melle. "Le mouvement du Front Populaire avec LFI fait que certaines personnes se sentent en plus pousser des ailes".
Des actes que l'Adiv a dénoncés dans un communiqué cosigné de la FNSEA, les JA et le syndicat des producteurs de semences de la Vienne, en évoquant une " pression inacceptable continue contre nos activités légales et nous outils de travail".
Les agriculteurs en appellent au soutien des "personnes morales publiques, comme les communes, communautés de communes, personnes morales de droit privé, comme les associations portant différents intérêts en lien avec l'eau, et personnes privées, maires par exemple, qui soutiennent le fonctionnement de notre État de droit. C'est-à-dire un système dans lequel chacun respecte le droit tel qu'il s'applique dans notre pays et nos territoires".
Restrictions et vote du Sage Clain
Outre ces dégradations, Nicolas Giraud regrette qu'une restriction d'irrigation soit en vigueur depuis lundi dernier dans le secteur de la Blourde (VHR 30). "Ce secteur a décroché car il n'est pas beaucoup alimenté par les nappes, mais par les cours d'eau. Il y a ici des assecs naturels tout le temps. D'ailleurs, il y a un mois et demi, on ne pouvait pas mettre les pieds dans les champs, car ils étaient gorgés d'eau. En fait, on veut de l'eau dans les fossés !".
Le président de l'Adiv ajoute que cette restriction a été prise alors que la cellule de vigilance ne s'était pas réunie la semaine dernière, et n'a donc pas fait l'objet de discussions.
Le 12 septembre, le Sage Clain sera mis au vote. Une perspective que Nicolas Giraud envisage avec inquiétude aussi. "Les mesures d'impact n'ont pas été ajoutées, et les modifications que nous avions demandées à l'EPTB su les volumes d'été ne seront sûrement pas prises en compte. Quand la pêche fait une demande, elle est acceptée, mais quand c'est nous, soit nous n'avons pas de réponse, soit on nous dit que c'est non recevable..."