Irrigation : restrictions et arrêts totaux pourraient anéantir bien des efforts
Dans le nord du département 3 secteurs sont en arrêt total. L’administration permet un passage 3 nuits par semaine sur demande. Bien, mais pas au vu des enjeux, juge l’AIDS.
Le 22 juillet, le comité de gestion de l’eau en Deux-Sèvres, au regard de la situation et du franchissement des seuils de gestion des différents arrêtés cadres, prenait des dispositions sur l’ensemble du département sauf deux zones, Lambon (MP3) et Thouet Amont (TTA 2a). Sur les trois secteurs les plus durement touchés, des dérogations ont été arrêtées par l’administration. Sur l’Argenton (TTA1), Layon (1b) et Thouaret (TTA3), secteurs de coupure totale, il est permis aux exploitants qui en feront la demande de déroger trois soirs par semaine. Un formulaire disponible sur le site internet de la chambre d’agriculture est à remplir et à adresser par mail à la DDT. « La demande doit être argumentée, explique la Fnsea79. L’irrigation est nécessaire à l’alimentation du bétail, pour faire face à une situation financière difficile, pour sauver les cultures en période cruciale de besoins en eau. » Cette dérogation cours jusqu’au 2 août. Les représentants de l’Association des irrigants des Deux-Sèvres et de la Coop de l'eau, qui depuis le début du mois de juillet œuvrent auprès des irrigants pour susciter une utilisation raisonnée de l’eau dans l’objectif de repousser les échéances redoutées de coupures, jugent avec prudence cette tolérance de l’administration : « Bien entendu c’est mieux que rien. Mais 3 nuits d’irrigation par semaine ne sauveront pas les récoltes qui souffrent d’un manque d’eau. »
« Notre département s’est engagé via les contrats territoriaux dans un programme visant par la création de réserves et la mise en œuvre d’une gestion responsable à respecter à échéance 2021 les volumes prélevables arrêtés par l’administration. Chaque année, de gros efforts sont entrepris. Si d’ici à 2021 l’administration ne fait pas de réels efforts à l’égard de ceux qui aujourd’hui prennent le risque de se projeter en adhérant au programme collectif, elle risque de démobiliser et de ruiner le travail entrepris ces dernières années », craint Thierry Boudaud, adhérent de l’AIDS, et responsable de la Coop de l’eau.