Journée ovine
Quatre ans pour renouer avec l’efficacité économique
Journée ovine
Les éleveurs d’ovins n’en reviennent pas. Le bilan de santé de la PAC et son corollaire, la redistribution des aides, ouvrent pour cette production une nouvelle ère. C’est l’occasion pour la profession de s’interroger sur la rentabilité économique des ateliers. Quid des aides dans quatre ans ?
Une soixantaine d’éleveurs a participé à la journée ovine.
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Dans la salle de Boismé, Vincent Bellet, de l’Institut de l’élevage, fait face à une soixantaine de personnes. Sa mission à l’occasion de cette journée consacrée à la production ovine : présenter l’impact du bilan de santé de la PAC sur les systèmes ovin-viande. Un exercice très commenté ce jeudi 9 avril. A chaque diapositive, les éleveurs expriment leur étonnement sur, la mise en place des DPU « dormants » (6 ? maxi / brebis*) ; la création d’un DPU « herbe » (76 ?/ha jusqu’à 50 hectares, puis 31 /ha au-delà*) et d’un DPU « fourrage » (20 ?/ha*) ; la prime à la brebis couplée (20,8 ?/brebis*) ; les primes pour la production de protéagineux (66?/ha en 2012*), la production biologique (100 ?/ha en 2012*)… Au-delà des montants qui prochainement leur reviendront, c’est l’origine des fonds qui créée chez les éleveurs un certain scepticisme.
« Tout ça sans gonfler l’enveloppe des aides ? Vous croyez vraiment que les céréaliers vont se laisser amputer de tels montants ? », interroge-t-on dans la salle.
Le temps des certitudes
Pendant plus d’une heure, à l’annonce de chaque chiffre, Jacques Ingremeau, de la Caveb ; Sylvie Macheteau, de la chambre d’agriculture) ; Daniel Gaillard, de Teldis et Patrick Semille, de l’Adeds, tentaient de faire comprendre aux éleveurs que le temps des incertitudes est révolu.
« Oui, M. Barnier est sur le départ. Non, sa réforme ne sera pas abrogée par son successeur. Les choses sont calées, acquises pour les éleveurs de moutons. Ce nouveau soutien à l’élevage est une juste chose, insistait Jacques Ingremeau. Nos exploitations connaissaient une situation catastrophique. »
Présentée comme le résultat de 25 ans de combat mené par les défenseurs de l’élevage, cette réforme est une étape pour les professionnels
« pas une fin en soi », affirme Sylvie Macheteau, en charge du dossier ovin à la chambre d’agriculture. En 2013, les cartes seront rebattues. Quid des soutiens dans quatre ans ? « Il est donc nécessaire de profiter de cette bouffée d’oxygène pour retrouver dans les élevages de l’efficacité économique et de la valeur ajoutée. Le point noir de l’élevage ovin aujourd’hui », pointe Vincent Bellet. Une réflexion sur les charges de mécanisation et la part des concentrés utilisés dans la production est à engager. Le technicien, au risque de déranger, ose la critique d’un système qui selon lui va trop ou pas assez loin. « Faire de l’agneau de bergerie avec un chargement de 8, 9, au mieux dix brebis par hectare ne vaut pas le coup. Les concentrés nécessaires ne permettent pas de dégager de la valeur ajoutée. » Un retour vers la production à l’herbe, l’une des solutions évoquées, est loin de faire l’unanimité chez les éleveurs. « Alors, peut-être faut-il augmenter le chargement, produire davantage de céréales et les valoriser sur l’élevage en aliments fermiers. »
La réflexion est ouverte. Les éleveurs d’ovins ont trois ans pour la faire avancer.
(*) Les chiffres entre parenthèses ne sont pas définitifs. L’enveloppe globale est connue, la redistribution par action pas encore.DPU ovins : les formulaires de demande d’attribution ou de revalorisation sont à la disposition des éleveurs d’ovins. Les éleveurs ayant fait une demande de prime à la brebis (au moins dix brebis éligibles) doivent déposer un formulaire de demande d’attribution de DPU ovin allaitant, à la DDEA avant le 15 mai 2009.
Il semblerait que certains éleveurs n’aient pas reçu ce formulaire. Il est possible de les télécharger sur le site, www.mesdemarches.agriculture.gouv.fr
Contact : Sébastien Airault au 05 49 77 16 69.