Gestion de l'eau
La chambre d’agriculture rétablit quelques vérités sur les réserves
Face à la presse le 21 novembre, le président de la CA 79, Jean-Marc Renaudeau, a tenu à déconstruire plusieurs idées reçues brandies par les détracteurs du projet des réserves.
Face à la presse le 21 novembre, le président de la CA 79, Jean-Marc Renaudeau, a tenu à déconstruire plusieurs idées reçues brandies par les détracteurs du projet des réserves.
Accompagner les agriculteurs à réaliser leurs engagements pour une agriculture durable, voilà le rôle de la chambre dans le projet des réserves de substitution, conformément au contrat d’objectifs signé avec le ministère de tutelle et au protocole de décembre 2018.
« Nous n’avons pas attendu ce projet pour entamer une transition agroécologique, indique Jean-Marc Renaudeau, président de la chambre d’agriculture 79, lors d’un point presse le 21 novembre. Et le protocole va l’accélérer. L’agriculture a toujours répondu aux attentes de la société : on a demandé à nos parents et grands-parents de produire vite et beaucoup. Là, les attentes sont environnementales ».
Chiffres clés des engagements
S’appuyant sur le service Eau de la CA79, le président a rappelé la matérialisation du protocole de 2018 sur le terrain : « Les 70 irrigants des six premières réserves ont réalisé leurs diagnostics pour prendre des engagements de durabilité. Cela se traduit notamment par 47 engagements d’allonger les rotations, 22 de diversifier les cultures ou encore la plantation, d’ores et déjà programmée, de 25 km de haie (quand l’objectif est à 30 km) ».
Pour lui et ses équipes, c'est par le cumul de ces actions que la réduction de moitié des IFT (indice de fréquence de traitement phyto) va être atteinte. « Toutes ces mesures y concourrent, souligne-t-il. Nous avons par ailleurs lancé les actions de formation obligatoire pour les 220 irrigants des réserves : pilotage de l’irrigation (en cours) et, dès 2023, agroécologie et alternatives aux phytos ».
L’agriculture a toujours répondu aux attentes de la société : on a demandé à nos parents et grands-parents de produire vite et beaucoup. Là, les attentes sont environnementales, a exprimé le président de la chambre d'agriculture 79
Fini le « tout maïs »
La conférence de presse a été l’occasion de tordre le coup à des idées reçues. « Dire que les réserves vont servir à arroser surtout du maïs, c’est vrai. Mais si on se place 20 ans en arrière ! », a indiqué Jean-Marc Renaudeau avant d’énoncer : « le maïs représente un tiers des surfaces aujourd’hui contre 80% hier, en proportion. Et il faut prendre en compte aussi que les surfaces irriguées ont diminué ».
Autre précision portée à la connaissance des journalistes présents : « de nos jours, le maïs est moins rentable et plus risqué. Ce qu’on voit de plus en plus dans les champs irrigués, ce sont des mélanges, des méteils, des couverts. Il faut de l’eau pour faire lever les couverts, et ce n’est pas un levier mesurable dès la première année. Faire de l’agroécologie, c’est jouer avec la nature, ça prend du temps ».
Un autre cliché a été déconstruit : le fait que les réserves ne profitent qu’à une poignée d’agriculteurs. Il a ainsi été rappelé que, dans les communes du bassin Sèvre niortaise-Marais poitevin où l'irrigation est possible, un quart des agriculteurs prélèvent de l’eau dans le milieu (chiffre qui monte à plus de la moitié à dans la partie sud-ouest du bassin). Que le projet est un pari qui sécurisera l’irrigation pour tous, raccordés ou non.
Que le BRGM a démontré que le niveau des nappes remontera au terme de la construction des réserves, qui permettront au passage de prélever 2/3 de moins dans le milieu qu’en 2015.
« Autour de Sainte-Soline, il y a 26 irrigants dont 12 qui seront connectés à la réserve. Ces 26 ont 80 ha de moyenne, les 7 plus petits ont moins de 60 ha, les 7 plus grands entre 120 et 160ha » retrace Jean-Marc Renaudeau. Et de redire que l’emplacement des réserves a été choisi dans l’idée de supprimer les forages qui impactaient le plus le milieu en période estivale.