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Session chambre
La chambre d’agriculture s’oppose aux projets de Sdage

A une écrasante majorité, la chambre d’agriculture a émis un avis défavorable sur les projets de Schéma directeurs d’aménagement et de gestion des eaux qui concernent la période 2010 - 2015.

La session chambre s'est tenue le 27 mars dernier.
La session chambre s'est tenue le 27 mars dernier.
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Réunie le 27 mars en session, la chambre d’agriculture s’est, à une écrasante majorité, prononcée contre les projets de Schéma directeurs d’aménagement et de gestion des eaux qui concernent la période 2010 - 2015. Pas moins de quinze points de désaccords ont été relevés par la profession agricole pour le Sdage Loire-Bretagne, et une bonne douzaine concernant le bassin Adour-Garonne. « Des mesures pas adaptées au terrain, des objectifs irréalisables », résume Pierre Trouvat pour justifier la décision de la chambre d’agriculture. Si, sur les grands principes, les élus peuvent suivre les agences de l’eau, dans les orientations fondamentales, les points de vue divergent. « Les débits d’objectif d’étiage ont été fixés arbitrairement : le milieu naturel ne peut pas les fournir », poursuit-il. Sur l’aspect qualitatif, les points de vue divergent également. « On nous demande d’éliminer les pesticides : ce n’est pas possible. Nous nous inscrivons dans un processus de réduction », explique-t-il. Jean-Luc Audé, de son côté estime que supprimer des ouvrages sur les cours d’eau « revient à créer plus d’assecs qu’il n’y en a à l’état naturel ». Enfin, faisait remarquer Claude Devaud, « supprimer l’irrigation dans le marais revient à enclencher un processus de réduction de l’élevage. Est-ce cela que l’on veut ? L’irrigation c’est d’abord et surtout de l’économie ». Pour Philippe Moinard, « ce projet est l’exemple d’acharnement contre l’économie ». Dans la motion présentée, les membres de la chambre d’agriculture considèrent que l’impact des Sdages, « risque de compromettre l’équilibre économique des exploitations agricoles, mais aussi plus largement, l’amont et l’aval, sur les territoires ». Car, soulignent-ils, le Sdage doit être un schéma d’orientation « ambitieux écologiquement et réaliste économiquement ». Il doit fixer « des objectifs atteignables tout en permettant à chaque activité (agricole, artisanale, industrielle…) d’évoluer dans le contexte de marché qui est le sien ». Cette délibération intervient quelques jours seulement avant la signature de l’arrêté cadre sur l’eau. « D’ores et déjà nous savons que les contraintes vont augmenter et les volumes baisser. Avant le début de la campagne d’irrigation certains cours d’eau seront en alerte », prévoit Daniel Rouvreau, président de la chambre d’agriculture. Dans les projets de Sdage comme dans le 4e programme de directive nitrates, la profession a émis les plus grandes réserves sur certaines dispositions, dont l’efficacité n’est pas prouvée, et qui constituent au moins des contraintes supplémentaires. Patrice Coutin s’est fait l’écho de deux points en particuliers. « Les bandes enherbées de 5 mètres sont largement suffisantes », a-t-il dit concernant les bassins stratégiques pour la ressource en eau potable. Il s’oppose également à la généralisation des bandes enherbées sur certains cours d’eau (*) qui couvriraient 400 hectares dans le département. Le marché du lait inquiète Pour Philippe Moinard, « 10 mètres, c’est de l’affichage, on sait qu’elles n’ont aucun intérêt, ni économique ni écologique ». Le différend porte également sur les cultures intercalaires pièges à nitrates (Cipan) dont le coût est évalué à 100 ? par hectares. Les membres de la chambre d’agriculture s’inquiètent également de l’évolution de certains marchés, celui du lait en particulier. Comme pour les céréales, - 1% à 2% de surproduction peut être à l’origine de d’une baisse de 50% des cours -, le lait subit les effets de fortes fluctuations à l’origine de la crise actuelle. « Nos coopératives n’ont pas su anticiper cette crise », déplore Christophe Limoges. Pour Daniel Rouvreau « le marché à lui tout seul ne peut pas tout faire ». Mais ajoute-t-il, « ce ne sont pas les aides qui feront le revenu des agriculteurs ». Comme de nombreux élus agricoles, il milite pour une organisation des marchés et la mise en place de l’observatoire des prix et des marges. « Nous voulons montrer au consommateur où va la valeur ajoutée du prix du lait », explique le président de la section laitière de la FDSEA. Dans de nombreuses interventions, l’appel à la vaccination contre la FCO a été renouvelé. Pour Pascal Berteau, « on voit déjà les effets d’une catastrophe sanitaires lorsque les animaux ne sont pas vaccinés » . D’après la DSV, l’infertilité atteint 30% dans les troupeaux non vaccinés. « Le dogme de la non-vaccination nous conduit dans le mur », tempêtait Daniel Rouvreau. Il estime qu’un taux de vaccination de 75% à 80%, comme c’est le cas actuellement en Deux-Sèvres, est « trop faible ». Il faudrait selon les professionnels de l’élevage que 90 % à95 % du cheptel soit vacciné. (*) Sur les cours d’eau en traits pleins sur les cartes IGN au 1/25000e, ainsi que sur les cours d’eau en pointillés précisés par arrêté préfectoral annuel BCAE.
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