La Charente veut expérimenter une sécurité sociale de l'alimentation
Les inscriptions à la sécurité sociale de l'alimentation sont ouvertes, pour un lancement au mois de novembre.

Le principe de base de la sécurité sociale alimentaire est simple : la personne cotise et se voit gratifier d'un montant destiné à acheter des denrées. "L'idée est de faciliter l'accessibilité à une alimentation locale, variée et de proximité. Et d'avoir aussi un impact sur l'économie locale : les distributeurs, les commerces, les agriculteurs, etc.", explique le vice-président du Conseil départemental Thibaut Simonin.
Dans un premier temps, l'expérimentation va être ouverte à 150 personnes sur Angoulême et La Couronne, et à deux publics : des étudiants habitant en Charente hors domicile familial et des personnes au RSA, en priorité des familles monoparentales. "Chacun cotise, en fonction de ses moyens. Il y a un minimum forfaitaire et la collectivité complète". Le Département ouvre les inscriptions à l'expérimentation qui débutera dès le mois de novembre. "Nous avons choisi d'aller vite et d'améliorer le dispositif au fur et à mesure. Si on attendait que tout soit parfait, nous n'étions pas près de lancer l'expérimentation", reprend le conseiller départemental.
La base minimale est de 10 euros, pour l'équivalent de 100 Bulles, soit 100 euros. Le Département travaille en effet avec la monnaie locale numérique. "Nous avons déjà un nombre important de commerces déjà conventionnés avec la Bulle. Ça nous permet de cibler sur les commerces alimentaires. C'est pour cette raison aussi que nous testons le dispositif à Angoulême et La Couronne dans un premier temps", reprend Thibaut Simonin. "Nous voulons que ce soit moins cher de faire des lasagnes avec des produits locaux que de faire réchauffer des lasagnes surgelées de supermarché."
La première partie de l'expérimentation va s'échelonner de novembre 2024 à juin 2025. Le Département va mettre en place une instance de participation citoyenne pour recueillir l'avis des participants sur les différents aspects de l'expérimentation. "Mais l'expérimentation durera sur deux ou trois ans." Le dispositif va s'étoffer, avec par exemple l'organisation des ateliers sur la cuisine et l'alimentation. "Nous sommes sur des publics difficiles, souvent avec des problèmes de mobilité. Ça ne doit pas être bloquant", prévient toutefois Thibaut Simonin. De nouveaux partenaires seront invités à rejoindre l'expérimentation.