Deux-Sèvres
La conjoncture économique : un attentisme généralisé
Les carnets de commandes sont remplis, mais la tendance est au report. « On reporte à la fin de l’année, puis au premier trimestre 2021… », entend Mikaël Hugonnet, président du conseil de l’ordre des experts-comptables. Cette tendance reflète le ralentissement de l’activité au second trimestre 2020. Les créations,comme les liquidations d’entreprise, sont à un niveau stable. Tout semble être suspendu, les entreprises bénéficiant encore des reports d’échéance ou des prêts garantis par l’État. Pour le moment, le taux de chômage n’est pas représentatif (5,4 % en Deux-Sèvres), mais le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de +28,3 % sur un an par rapport au 2e trimestre 2019.
C’était pourtant un bon début d’année pour tous les secteurs, avant un arrêt brutal au confinement. Le PIB a fait une chute verticale de -32 % au mois de mars, mais la reprise a été bien plus rapide qu’escomptée avec une perte de -5 % du PIB seulement en septembre. Les mois de mai, juin, juillet ont été de « bons mois » dans le monde de l’entreprise. Cependant, la reprise n’a pas permis de rattrapage. Au niveau national, les libraires ont vu leur chiffre d’affaires passer de -93,5 % en avril à 34,5 % en juin, les fleuristes de -77 % à +28 %.
La reprise économique est progressive, fragile et inégale selon les secteurs. Au niveau international, les exportations ont chuté, atteignant une situation inédite en Deux-Sèvres avec un solde de la balance commerciale à -84 millions d’euros, à fin juin 2020 en année glissante.
L’opinion des chefs d’entreprise sur les indicateurs d’activité est très en dessous de son niveau habituel. Pour le moment, la Banque de France évalue une durée d’un an et demi à deux ans pour récupérer l’activité d’avant crise.