La grande région ne veut pas négliger ses territoires
Environ 500 maires de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes étaient présents à Angoulême le 9 avril, à l’invitation d’Alain Rousset, pour fixer le cap de la politique d’aménagement des territoires, avec la création d’élus de territoire.
En cette période de grand bouleversement des rôles et des missions des différentes collectivités, les maires semblent un peu déboussolés et s’interrogent. « Nous sommes inquiets et impatients de savoir comment nous allons pouvoir mener à bien les projets », indique Marie-Hélène Pierre, maire de l’Isle-d’Espagnac (Charente), lors de la rencontre organisée par le conseil régional et son président, Alain Rousset, à laquelle plus de 500 maires ont répondu sur les 4 503 de la région qui avaient été invités. Comment arrêter cette forme de déménagement des territoires qui est à l’œuvre et de déprise de la population, des entreprises et de l’emploi ? Alain Rousset se veut offensif sur le sujet et n’abonde pas dans le sens d’une politique uniquement centrée sur les métropoles et dont l’efficacité économique n’est pas prouvée, comme l’a montré l’intervention d’Olivier Bouba-Olga, économiste et chercheur en sciences sociales à l’université de Poitiers. « Concentrer l’emploi sur quelques métropoles ne marche pas. Ce qui joue beaucoup, c’est l’effet de spécialisation. Il n’existe pas de bon modèle à appliquer sur tous les territoires. Il faut tenir compte de la spécificité des territoires. »
L’agriculture ne sera pas lésée avec l’appui de modèles innovants centrés sur l’autonomie et la maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur. Sans oublier la formation dans les CFA et les lycées professionnels, un système auquel Alain Rousset croit beaucoup. « On ne financera plus les arbres de Noël et les éclairages de passages cloutés. La région n’est plus un guichet qui n’a pas réglé les problèmes de déprise agricole et des territoires », a tancé le président de la région en référence à l’ardoise laissée par la région Poitou-Charentes, annonçant du même coup l’arrêt des Nuits Romanes dès 2016 et du FRIL, le Fonds régional d’intervention locale.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 15 avril 2016