La hausse des effectifs de bétail corrélée aux maladies infectieuses
«La hausse continue du nombre de têtes de bétail contribue positivement aux émergences de maladies infectieuses et à la hausse du nombre d’espèces sauvages menacées pour la période 2000-2016», écrit Serge Morand, chercheur au CNRS, dans une étude parue dans la revue Biological Conservation fin juillet. Ces conclusions se basent sur une analyse statistique des données de la FAO, de l’OIE, de l’IUCN et de la base Gedeon, recensant les maladies humaines. «Nos résultats confirment les études qui se sont penchées sur les effets disproportionnés de l’extension de l’élevage sur la biodiversité et les habitats gérés de manière traditionnelle», souligne le chercheur.
Les analyses n’ont en revanche révélé aucun lien entre le nombre de maladies émergentes, et le nombre d’espèces menacées, précise l’article. En conclusion, l’auteur appelle à des études complémentaires pour préciser le lien entre biodiversité, santé humaine et élevage, qui dépend «de nombreux facteurs, dont la croissance de la population, les changements de régimes alimentaires, l’industrialisation de l’agriculture, et l’intégration dans le commerce mondial, mais également des valeurs culturelles de l’élevage». En France, entre 1995 et 2019, la taille du cheptel bovin total a diminué de 20507 à 18593 têtes.