MSA POITOU
La MSA fait changer le regard sur le mal-être
L’AG de la Mutualité sociale agricole avait lieu le 25 avril à La Crèche. Après les bilans d’usage, la caisse Poitou avait consacré une table ronde à un sujet qui reste encore tabou : la détection et l’accompagnement des personnes en situation de mal-être.
L’AG de la Mutualité sociale agricole avait lieu le 25 avril à La Crèche. Après les bilans d’usage, la caisse Poitou avait consacré une table ronde à un sujet qui reste encore tabou : la détection et l’accompagnement des personnes en situation de mal-être.
Une AG MSA, c’est un moment qui prend le pouls du monde agricole.
La salle de l’Hélianthe, à La Crèche, était pleine, mardi 25 avril matin, et quelques remous ont émaillé les échanges lorsque les thèmes de la gestion de l’eau, des retraites ou de la grippe aviaire ont été évoqués.
Les activités d’accompagnement du guichet unique agricole ont aussi été saluées, bien sûr, par exemple par un responsable de centre socioculturel, qui a témoigné « d’un bon partenariat, limpide et de proximité, avec la MSA, notamment sur des questions d’accueil de publics fragiles ou de transport solidaire ».
Les chiffres 2022 de la MSA Poitou
Les sentinelles font des petits
La dernière heure de la matinée était consacrée à une table ronde invitant à « changer son regard pour mieux agir en prévention du mal-être ».
La formation des sentinelles, ces personnes ressources pour détecter les comportements suicidaires, a été présentée par un panel de professionnels, y compris l’un des instigateurs de cette démarche dans les années 2000, le psychiatre Jean-Jacques Chavagnat.
Déléguée MSA en Gâtine, Mme Gaillard est revenue sur cette formation qu’elle a suivie, qui vise à développer l’empathie pour recréer du lien avec les personnes en souffrance : « Ayant connu un deuil récent, je pensais que ça allait me secouer. Cela a en fait été une thérapie. Devenir sentinelle amène des réponses pour faire face, demain, à une situation de détresse. Cela donne des clés pour voir le danger, l’évaluer et déclencher chez la personne la volonté de parler, de se soigner. C’est elle, in fine, qui réglera le problème ».
« Le suicide n’est pas un gros mot »
Le réseau Sentinelles de la MSA Poitou compte 439 personnes formées, dont 94 salariés de la MSA.
Lors de la table ronde, la coopération des services de la MSA a été mise en avant : le service recouvrement par exemple a identifié les affiliés qui ne leur déclarent plus leurs revenus et a repris contact pour faire le point avec eux sur des solutions d’accompagnement.
« La MSA est souvent la première chose que l’on ne paye plus quand ça va mal, ça alerte ».
Dans 35 cas, un lien a été recréé. Dans les deux cas restants, une carte postale demandant « comment ça va ? » et interpellant sur les services d’aides disponibles a été envoyée.
Justine Rambaud, assistante sociale MSA, a terminé : « Le suicide n’est pas un gros mot. Il existe. Chacun a plus ou moins de pierres dans son sac à dos à certains moments de sa vie. Nous sommes là pour aider à les enlever une par une afin de continuer le chemin. Les personnes en risque suicidaire ne veulent pas mourir, mais arrêter de souffrir ».
Regarder en face la thématique : la MSA l’a fait jusqu’au bout de son AG, en donnant carte blanche aux comédiens Marion Delville et Jean-Pierre Pouvreau, de la compagnie d’improvisation Aline et Compagnie. Ils ont retranscrit la table ronde lors d’une impro drôle, touchante et enthousiasmante pour l’avenir.