La santé des pharmacies en berne
Rémunération, ruptures de stocks de médicaments, émergence de la vente en ligne : les pharmacien(ne)s se mobilisent le 30 mai et ferment leurs officines. Explications avec Marie Dudognon, pharmacienne à Mauprévoir.
Rémunération, ruptures de stocks de médicaments, émergence de la vente en ligne : les pharmacien(ne)s se mobilisent le 30 mai et ferment leurs officines. Explications avec Marie Dudognon, pharmacienne à Mauprévoir.
La Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF), syndicat auquel vous adhérez, appelle à une journée de mobilisation à la fin du mois. Quelles inquiétudes souhaitez-vous exprimer ?
Il est devenu difficile de vivre de notre métier depuis quelques années. Dans un contexte d'inflation, les salaires des employés des officines ont été augmentés de 10 %. Mais, en face, nos marges n'augmentent pas, avec un chiffre d'affaires qui repose à 90 % sur le prix des médicaments, qui soit stagne, voire baisse. C'est une tendance observée depuis une quinzaine d'années. En France, le prix du médicament est imposé et plutôt en train de baisser. C'est ce qui crée la pénurie de médicaments : cet hiver, on a manqué d'amoxicilline. Le prix de cet antibiotique courant a de nouveau baissé en mai de 20 %, alors que dans le même temps, il vient d'augmenter d'autant en Allemagne. Ça fait un écart énorme. Les laboratoires s'orientent au final vers les plus offrants.