La sénatrice de la Vienne déjà au boulot
Élue il y a quelques jours sénatrice de la Vienne, Marie-Jeanne Bellamy prend ses marques au Palais du Luxembourg. Première femme du département à avoir été élue à ce mandat, elle a fixé avec son suppléant, Jean-Olivier Geoffroy, les objectifs de ce mandat.
Comment s'est passée votre prise de fonction ?
M-J. B : J'étais très heureuse de mon élection, et ma première journée au Sénat, le 20 mars était très émouvante. Je n'avais pas encore décompressé de la campagne, et j'ai évidemment eu une pensée pour Yves Bouloux. Il a fait preuve de beaucoup d'honnêteté en démissionnant pour des raisons de santé. Quand on arrive au Sénat comme nouvelle élue, tout le monde veut nous rencontrer.
Ce mandat national va de fait vous couper un peu du territoire ?
M-J. B : Je serai effectivement désormais deux jours et demi voire trois à Paris. Mais il y a sept jours dans une semaine! Je conserve mon mandat au Conseil départemental. C'est important pour garder le contact avec le terrain. En revanche, je ne peux pas rester au conseil municipal des Trois Moutiers ni à la communauté de communes. Mais Jean-Olivier Geoffroy, mon suppléant, reste lui maire de Champniers et président de la Communauté de communes du Civraisien.
J-O. G : Je trouve ça triste que les élus nationaux ne puissent pas garder de mandat exécutif local, car la base pour un élu, c'est de savoir ce qui se passe sur le terrain.
Qu'est-ce qui vous motive dans ce nouveau mandat ?
M-J. B : Quand on est un élu, c'est toujours la même chose qui motive. Il faut aimer les gens et accepter de donner du temps sans contrepartie. Dans ces fonctions, on va toujours vers des sphères qu'on n'imaginait pas. La première satisfaction, c'est toujours de voir ses administrés heureux. Par rapport à mes précédents mandats, c'est un cran au-dessus, mais c'est le même fonctionnement. On est déjà dans l'action et dans la réalité. Clairement, on est déjà au boulot!
J-O. G : Quand on est dans l'exécutif, on est dans la création. C'est ça qui est motivant.
Quels sont les sujets sur lesquels vous souhaitez vous pencher ?
M-J. B : Le statut et le pouvoir de l'élu, la décentralisation, et la simplification des normes sont nos trois priorités. Nous voulons du concret. Nous voulons aussi nous pencher sur les écoles, et les hôpitaux. Je vais siéger au sein de la commission Culture, Éducation et Communication.
L'agriculture fera partie des sujets que vous allez suivre tout particulièrement ?
M-J. B : Oui, bien sûr, car c'est une filière importante dans le département.
J-O. G : Il faut que nos agriculteurs puissent vivre de leur métier, et que leurs productions trouvent d'autres destinations. Il est aussi important d'intégrer la dimension internationale nouvelle, avec les tensions actuelles.
C'est un travail qui va se faire à deux?
J-O. G : Oui, nous nous sommes engagés ensemble dans ma campagne, pour avoir un ressenti précis des élus. C'était très enrichissant, car cela a mis en évidence des sujets importants, comme la simplification ou l'envie des élus des territoires de garder leur capacité d'agir. Je vais travailler avec Marie-Jeanne, et elle fera remonter. Nous voulons être des aiguillons, à notre niveau.
M-J. B : Depuis que j'ai été élue, j'ai beaucoup de retours d'élus locaux, qui me félicitent, et qui me redisent qu'ils comptent sur moi pour agir sur la simplification. Je pense d'ailleurs que mon élection est une reconnaissance, de la part de ces grands électeurs, du travail de terrain engagé depuis des années.