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La séparation vente/conseil, « une opportunité »

L’ancien directeur général de l’UIPP Jean-Charles Bocquet est intervenu sur le sujet au cours de l’AG de la structure, également marquée par un changement de présidence.

Thierry Bouret présidait sa dernière assemblée générale à la tête de la FDCETA.
Thierry Bouret présidait sa dernière assemblée générale à la tête de la FDCETA.
© AC

Rapidité et efficacité : pour sa dernière assemblée générale présidée par Thierry Bouret, la FDCETA a synthétisé son exercice de l’an passé. La présentation effectuée devant une salle comble au complexe Végas de Saintes mercredi 6 mars s’est concentrée sur l’essentiel, à savoir l’activité de la structure. Pour la FDCETA, 2018 a notamment été l’occasion de nouveaux investissements, à savoir la construction d’un hangar de 90 m2 à côté des bureaux de l’organisme aux Gonds. « C’est pour éviter de mettre trop de matériel en dépôt chez les exploitants agricoles », a précisé le président sortant.
Les activités auprès des agriculteurs ont été présentées par les deux ingénieurs de la FDCETA, Christophe Terrier (Vigne et grandes cultures) et Sylvain Pons (grandes cultures). À l’échelle départementale, ce sont pas moins de 216 visites individuelles et 154 réunions qui ont été organisées en 2018 par la structure auprès des adhérents. S’y ajoutent 62 essais, dont 21 rien que sur la vigne, notamment dans le cadre de la lutte contre les maladies du bois. Avec, selon Christophe Terrier, la recherche des solutions demandant le moins d’intrants possible. La FDCETA a aussi été impliquée dans des partenariats de travail, en collaborant notamment au groupe de travail sur le bassin de l’Arnoult avec le Syndicat des eaux pour des essais en azote et couverts végétaux. Des actions similaires (essais au mildiou, azote et couverts végétaux) ont également été mises en place avec l’agence de l’eau Adour-Garonne sur le bac Coulonge et Saint-Hippolyte.
Sur le plan financier, Thierry Bouret dresse un bon portrait de ses sept années en tant que président de la FDCETA. « Nous avons augmenté le nombre d’adhérents (+ 26 exploitants), nous sommes devenus propriétaires de nos locaux et nous avons une situation financière saine », a-t-il déclaré. Selon lui, « l’avenir des CETA est dans leur autonomie financière », reposant notamment sur les cotisations des adhérents qui n’ont pas augmenté en vingt-sept ans.

« On est plutôt dans la bonne démarche »


Si les rapports moraux, financiers et d’activité ont été rapides, c’est pour laisser plus de temps à l’intervenant du jour : Jean-Charles Bocquet, ancien directeur général de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) et de l’European Crop Protection Association (ECPA, ou Association européenne pour la protection des cultures). Cet ingénieur agronome était invité à s’exprimer sur la séparation vente/conseil, disposition de la loi Égalim qui en est à sa cinquième version. « Ce que je vais vous dire aujourd’hui pourrait bien encore changer », a-t-il prévenu en invitant les organismes à peser sur le débat. « Je pense que, par définition, les CETA ont leur mot à dire. »
Une grande partie de son intervention visait à replacer cette mesure dans un contexte à la fois politique, agricole et phytosanitaire bien particulier. « Les politiques surfent de plus en plus sur la vague du vert, du bio, de l’écolo », a-t-il souligné en faisant remonter ce changement au Grenelle de l’environnement. « Je n’ai rien contre le bio, a-t-il précisé, dans la mesure où il se développe avec des arguments, sans taper sur le conventionnel. » Dans le même temps, selon lui, « le consommateur est de plus en plus en plus éloigné des réalités agricoles ». Il considère que l’hostilité actuelle envers le glyphosate n’est qu’une étape supplémentaire dans une lutte, suivant celle des néonicotinoïdes, et précédant d’autres interdictions de molécules de synthèse.
Un schéma similaire pourrait s’appliquer à la séparation vente/conseil, qui à ses yeux pourrait être étendue aux engrais et semences. Au grand dam des distributeurs, négociants et autres coopératives. « On peut avoir une opportunité pour nous », a remarqué Thierry Bouret. « On est plutôt dans la bonne démarche, on est déjà reconnus en conseil par notre agrément. » « L’agriculteur restera de toute façon le maître d’œuvre du choix de ses produits, a ajouté Jean-Charles Bocquet, mais à condition qu’il montre qu’il a réfléchi, avec les conseils (minimum 2 tous les 5 ans, espacés de 2 ans) à l’utilisation de ces produits. » « Le plus embêtant pour nous, c’est l’arrêt des remises », a alors commenté un adhérent. L’interdiction des 3R (rabais, ristournes et remises) au début de l’année a déjà laissé des traces. Mais pour l’ancien directeur général de l’UIPP, plus que les pratiques agricoles elles-mêmes qui ont déjà évolué, c’est l’activité de la distribution qui va être bouleversée. « La France est un des rares pays où les firmes ne vendent pas en direct », a-t-il rappelé. Pas encore.

 

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