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La truffe, une culture pour préserver l'eau

Dans le cadre du programme ReSources, la Chambre d’agriculture et Eau 17 travaillent sur les productions alternatives peu gourmandes en intrants. La trufficulture, raffolant des sols pauvres, apparaît comme l’une des solutions envisageables.

À l’issue de la réunion organisée à Landrais, les participants ont pu échanger à l’occasion de la visite d’une truffière sur une aire de captage de l’Aunis.
À l’issue de la réunion organisée à Landrais, les participants ont pu échanger à l’occasion de la visite d’une truffière sur une aire de captage de l’Aunis.
© AC

La commune de Landrais accueillait le 24 août une demi-journée, organisée par la Chambre d’agriculture avec l'appui d'Eau 17, visant à présenter une des solutions envisagées pour valoriser les surfaces en utilisant le moins de phytosanitaires ou d’engrais possible : la trufficulture. « La truffière fait partie des aménagements agroécologiques que l'on peut développer sur un bassin versant », explique Jérôme Fauriot, conseiller agro-environnement et eau à la Chambre d’agriculture. La culture de la truffe ne nécessite pas ou peu d’intrants, ce qui convient parfaitement aux objectifs du programme régional Re-Sources (porté localement par Eau 17) en termes de réduction des apports sur les aires de captage, dont fait partie Landrais. Par ailleurs, « outre la possibilité de valoriser des surfaces à contraintes environnementales et/ou agronomiques, la trufficulture représente également un atelier de diversification au sein des structures agricoles », complète Jérôme Fauriot.

Une culture qui aime les pierres et les cailloux

Pour expliquer les tenants et les aboutissements de cette culture, la Chambre d’agriculture a fait appel à Alice Perron, présidente de l’Association des trufficulteurs de Charente-Maritime. La préparation d’une truffière est un travail sur le long terme, révèle-t-elle. La Charente-Maritime présente un climat globalement favorable à la trufficulture, même si les sécheresses estivales de ces dernières années peuvent poser quelques problèmes. Pour le bon développement du champignon, le sol doit être calcaire : « il faut une texture équilibrée, entre argile, sable et limon », indique Alice Perron. Un taux d’argile trop important, supérieur à 40 %, obère les chances de réussite de la truffière. A contrario, les sols caillouteux et pierreux sont intéressants pour cette culture. « C’est une bonne valorisation des terrains plutôt pauvres », assure la trufficultrice. Ainsi, le taux de phosphore est lui aussi scruté avec attention, car il pose problème… s’il est trop important (supérieur à 3 %). Un sol pauvre en matière organique, avec un ph allant de 7,7 à 8,3 est plutôt favorable à ce champignon. Pour assurer une bonne préparation de la parcelle, Alice Perron recommande, l’année précédant l’implantation des arbres, d’y implanter du blé qui sera cultivé sans intrants.

Des aides pour le financement des plants

Une fois ces repérages effectués, il faut procéder à la plantation des arbres mycorhizés (avec le champignon déjà présent sur les racines), achetés auprès de pépinières agréées. Il s’agit essentiellement de chênes (à 90 % environ, essentiellement en chêne vert ou chêne pubescent), parfois de noisetiers ou de charmes. Il faut compter environ 13 € par plant, pour une densité moyenne de 200 plants à l’hectare. Des aides régionales existent pour développer la trufficulture et permettent de co-financer, à hauteur de 50 % du prix HT (40 % pour les particuliers), la plantation de 80 à 150 arbres chaque année. Des formations sont aussi proposées par l’Association des trufficulteurs.

 

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