L’Angélique, marquise des anges
On le sait, l’Angélique peut-être consommée sous formes de confiseries, mais ses feuilles peuvent aussi se manger, ses graines peuvent finir en condiment, et ses racines en huile. Dans le Marais poitevin, il ne reste plus que deux producteurs à cultiver la fameuse plante verte.
Depuis le Moyen-âge, l’Angélique, surnommée l’herbe des anges, est l’objet de nombreux fantasmes. Originaire d’Europe du nord, elle aurait été introduite dans la région, probablement par des membres du Clergé, au XIIe siècle, et cultivée pour ses vertus médicinales. Production mineure et confidentielle, à l’ombre des clôtures monacales, l’Angélique est utilisée comme rempart de la peste qui décime le tiers de la population de Niort dans les premières années du XVIIe siècle. Portée comme un gousset suspendu au cou, elle aurait protégé les Niortais et acquiert à partir de cet instant une réputation quasi mystique. Olivier de Serres, le père de l’agronomie, affirme d’ailleurs dans son traité, « Le théâtre d’agriculture », que le nom de l’Angélique lui a été donné « à cause de cette vertu qu’elle a contre les venins ».