L'Assemblée nationale valide le retour controversé des néonicotinoïdes
Les députés ont donné le 6 octobre leur feu vert à la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes afin de soutenir la filière betteraves, malgré l'opposition des défenseurs de l'environnement. L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi, lors d'un vote solennel par 313 voix pour et 158 contre, marqué par un record de contestataires LREM (32 députés contre 36 abstenus).
Ce texte est «une réponse pragmatique à la situation catastrophique» de la filière, a défendu Jean-Baptiste Moreau (LREM). Et de souligner l’encadrement des dérogations, limitées notamment au seul enrobage des semences pour trois ans maximum. Julien Dive (LR) a estimé que le projet de loi n’est «pas un blanc-seing mais une dernière chance pour la filière». À ses yeux, «opposer l’économie et l’écologie n’a aucun sens». Delphine Batho (EDS) a elle réfuté le «spectre d’une pénurie de sucre»: «La vraie pénurie qui menace notre souveraineté et notre sécurité alimentaire est celle d’une pénurie de pollinisateurs et d’insectes». Pour Mathilde Panot (LFI), «cette loi est un empoisonnement volontaire». Dominique Potier (Socialistes) a lui défendu un plan «B comme betterave», autour notamment d’une indemnisation de 100% des pertes dans la filière.
Le conseil de surveillance renforcé
Les députés ont adopté plusieurs amendements qui renforcent le conseil de surveillance pour encadrer les dérogations. Les arrêtés de dérogation seront conjoints, outre des ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, aussi de la Santé, d’après un amendement qui a reçu un avis défavorable du rapporteur et de sagesse de Julien Denormandie. Ils seront soumis à l’avis du conseil de surveillance, selon un amendement du rapporteur. Dans ce conseil de surveillance, l’Opecst (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) et l’Itsap (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation) seront représentés, ont voulu les députés.