Analyse
A l'aube d'un nouveau monde agricole ?
Analyse
Envolée du prix des terres agricoles, tendance haussière sur dix années du prix des matières premières. Pour Jacques Mathé, économiste et directeur adjoint du CER, l’agriculture va connaître une nouvelle époque.
Jacques Mathé, économiste et directeur adjoint du CER.
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Il y a eu un avant 2007. Jacques Mathé, économiste au CER dessinait, mardi 8 janvier, les contours de l’après. « Une tendance haussière du prix des matières premières agricoles sur les dix prochaines années. Une envolée du prix du foncier agricole. La fin du modèle sur lequel les exploitations voient le jour : travail, famille, capital ».
Données économiques à l’appui, le conférencier théorise sur la flambée des prix du foncier agricole. « Le choc » de la décennie à venir pronostique l’expert. Ces dernières années l’augmentation de la demande mondiale a grignoté le potentiel de terres arables. « Nous exploitons ce qui peut l’être », affirme l’observateur. La concurrence entre l’activité agricole et le développement urbain, l’envolée du prix des céréales, tirent à la hausse le prix de l’hectare. « Aux États-Unis, 20 % des placements effectués par les fonds de pensions concernent aujourd’hui le foncier agricole. Il y a là une modification profonde des pratiques ». D’ici à dix ans le prix à l’hectare pourrait atteindre « 10 000, 20 000, 30 000 euros», évalue-t-il. Rien de plus que la moyenne de ventes enregistrées aujourd’hui au Danemark.
Multiplié par 5, 10, et peut-être 15, le prix du foncier agricole va modifier en profondeur le modèle traditionnel selon lequel les exploitations voient le jour, affirme le spécialiste. Aujourd’hui déjà, 900 000 euros sont nécessaires pour commencer à travailler sur une exploitation laitière, cadre l’intervenant. « L’agriculture suit désormais la logique des industries lourdes », constate-il convaincu que nous vivons les premiers instants de cette nouvelle ère. Un nouveau monde agricole, la cellule de veille économique du CER en fait le pari, va se construire.
Données économiques à l’appui, le conférencier théorise sur la flambée des prix du foncier agricole. « Le choc » de la décennie à venir pronostique l’expert. Ces dernières années l’augmentation de la demande mondiale a grignoté le potentiel de terres arables. « Nous exploitons ce qui peut l’être », affirme l’observateur. La concurrence entre l’activité agricole et le développement urbain, l’envolée du prix des céréales, tirent à la hausse le prix de l’hectare. « Aux États-Unis, 20 % des placements effectués par les fonds de pensions concernent aujourd’hui le foncier agricole. Il y a là une modification profonde des pratiques ». D’ici à dix ans le prix à l’hectare pourrait atteindre « 10 000, 20 000, 30 000 euros», évalue-t-il. Rien de plus que la moyenne de ventes enregistrées aujourd’hui au Danemark.
Multiplié par 5, 10, et peut-être 15, le prix du foncier agricole va modifier en profondeur le modèle traditionnel selon lequel les exploitations voient le jour, affirme le spécialiste. Aujourd’hui déjà, 900 000 euros sont nécessaires pour commencer à travailler sur une exploitation laitière, cadre l’intervenant. « L’agriculture suit désormais la logique des industries lourdes », constate-il convaincu que nous vivons les premiers instants de cette nouvelle ère. Un nouveau monde agricole, la cellule de veille économique du CER en fait le pari, va se construire.