Arrivé
LDC dame le pion à la coopération
Le leader de la volaille est entré en négociation exclusive avec Arrivé, numéro quatre du secteur. LDC distance ainsi le groupe coopératif Terrena. Une réalité diversement appréciée.
Fin avril, LDC et Arrivé entraient en négociation exclusive. Le numéro quatre du secteur de la volaille se promet au leader. Jacques Arrivé, le PDG des établissements Arrivé « pense avoir fait le bon choix. Nos cultures, nos valeurs sont très proches. LDC est un groupe solide qui a élaboré des méthodes à succès et qui a une bonne croissance externe ».
Il y a quelques jours encore, Terrena tenait une bonne place dans la liste des courtisans. Fin avril, le groupe coopératif était éconduit par l’entreprise familiale vendéenne, lui préférant sa concurrente privée. Un « échec » qui crée des remous dans le monde de la coopération. « Le dossier Arrivé était une occasion unique pour la coopération de réussir, en fédérant plusieurs entités, la restructuration, dans nos territoires, d’une filière volaille pérenne, de qualité et pilotée par les producteurs. Les coopératives et le monde agricole sortent globalement perdants de ce dossier où il apparaît que les opportunités financières de court terme l’ont emporté sur la structuration de l’avenir », juge Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest.
Défendre l’intérêt des éleveurs
Si les négociations aboutissent, c’est la force d’une entreprise comptant 2 835 collaborateurs, développant un chiffre d’affaires de 561 millions d’euros sur 11 sites de production, qui renforcera le numéro 1 qu’est LDC, groupe privé de la volaille. L’occasion d’associer les trois grandes marques que sont Maître Coq , propriété d’Arrivé, et Loué et Le Gaulois, propriétés de l’acquéreur.
Pour la Coopérative interdépartementale des aviculteurs du bocage (CIAB) - actionnaire à hauteur de 28 % de la société Arrivé – le choix de LDC est « le choix de la sécurité », qualifie Patrick Bouron, le président. Appelés à se positionner, les éleveurs siégeant au conseil d’administration de la CIAB ont, à l’unanimité, soutenu la famille Arrivé dans son choix parmi les repreneurs potentiels. Un appui qui tiendrait du climat de confiance dans lequel évoluent depuis 34 ans les éleveurs adhérents à la coopérative et l’industriel. « Ce que je peux vous dire, confie Patrick Bouron, c’est que nous allons retirer assez de cette vente pour permettre à la CIAB la mise en œuvre de ses projets. Parce que nous avons d’autres ambitions. Et notamment, celles de renforcer notre action de coopérative d’élevage en développant des outils adaptés. Notre priorité restera la défense de l’intérêt des producteurs ». Sur ce point, Joël Limouzin, président de la FDSEA de Vendée, également président de la FRSEA des Pays de la Loire, rejoint son confrère. L’élu professionnel aurait préféré que le vent tourne en faveur de Terrena. Certes, mais « il prend acte du choix », pour un groupe dont il reconnaît « la performance ». « Maintenant, il va falloir composer pour que l’intérêt des éleveurs et des salariés soit préservé. Ce qui m’importe, c’est l’avenir des producteurs. Le syndicalisme jouera ici, son rôle », prévient-il.