Le beurre AOP Charentes-Poitou renforce son cahier des charges
Le cahier des charges veut intégrer des critères plus précis et plus marqueurs de qualité.
Le Syndicat des Laiteries des Charentes et du Poitou, tenait son assemblée générale le mercredi 28 mars, à Surgères. Cette assemblée générale a été l’occasion pour les adhérents de faire le point sur l’avancée du cahier des charges.
L’appellation d’origine du beurre Charentes-Poitou a été reconnue par le décret du 29 Août 1979. Suite à l’obtention de l’AOC, une demande d’enregistrement a été déposée le 26 janvier 1994, à Bruxelles pour une reconnaissance communautaire de ce beurre. Ainsi début 2016, avec l’aboutissement de cette procédure, les 3 appellations «Beurre Charentes-Poitou», « Beurre des Charentes» et «Beurre des Deux-Sèvres» obtiennent la protection communautaire et deviennent AOP «Appellation d’Origine Protégée».
Le cahier des charges historique de l’AOP Beurre Charentes-Poitou a fait l’objet d’une demande de consolidation initiée par le Comité national des appellations d’origine laitières agroalimentaires et forestières en 2009.
Dés cette date, un travail permanent et important a été réalisé par l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) du Syndicat des Laiteries en relation avec une commission d’enquête nommée.
Le dossier a fait l’objet de nombreux passages devant le Comité national de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) pour lever les difficultés inhérentes au dossier quant à la démonstration du lien du produit à son origine et au renforcement du cahier des charges.
L’alimentation à base de maïs, un atout
Dans ce contexte, parce qu’aucun autre axe «habituel» de renforcement du cahier des charges concernant la production de lait (races, pâturage, place de l’herbe,…) n’a trouvé d’application, un travail de consultants a été engagé en 2016 pour caractériser le lien avec l’aire géographique.
Le travail de ces consultants a permis de mettre en évidence l’importance historique de la coopération laitière et surtout l’alimentation à base de maïs.
C’est à partir de ces pratiques et ce système d’élevage à base de maïs, mis en exergue par ces consultants que le cahier des charges du beurre AOP Charentes-Poitou a été établi et déposé en fin d’année 2016.
Or lors du passage du dossier en juin 2017, le Comité national a formulé deux attentes fortes non intégrées concernant le contenu de notre cahier des charges : l’exclusion de l’urée de l’alimentation animale et l’apport minimum de maïs dans la ration pouvant être réduite pendant la période de pâturage.
L’ODG comprenant des représentants des producteurs mais également des coopératives et transformateurs s’est réunie à plusieurs occasions pour rechercher les conditions permettant de capter plus de valeur ajoutée pour rémunérer les contraintes supplémentaires.
Renforcer son cahier des charges
Les représentants de l’ODG, conscients de l’importance de répondre aux exigences de l’INAO et aux nouvelles attentes de la société, pour distinguer encore plus le beurre Charentes-Poitou ont travaillé à intégrer des critères plus précis et plus marqueurs de qualité. (lire encadré)
L’ensemble du cahier des charges sera soumis au Comité national de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Après validation de ce dernier, on sera dans une période d’observation (procédure nationale d’opposition) de deux mois. A l’issue de cette période où chacun pourra émettre un avis motivé, et après analyse de chaque dossier, l’INAO décide de l’homologation du nouveau cahier des charges.
Finalement au bout de cette longue démarche, qui peut prendre plusieurs années, l’ODG assurera la mise en place du nouveau cahier des charges auprès des producteurs, formalisé par un nouvel engagement individuel de chaque éleveur.
Le beurre AOP Charentes-Poitou souhaite également valoriser dans des démarches de qualité les coproduits du beurre
L’ODG du Syndicat des Laiteries travaille également à valoriser les coproduits issus du lait provenant du cahier des charges Beurre AOP Charentes-Poitou.
L’objectif est d’obtenir auprès des clients la juste rémunération de ces produits de qualité, compte tenu du cahier des charges défini, pour ainsi mieux rémunérer les producteurs s’investissant et réalisant les efforts pour répondre aux attentes des consommateurs.