Statistiques
Le bilan des revenus 2007 des agriculteurs
Le revenu 2007 serait en progression de 98 % pour les producteurs de grandes cultures, mais en baisse de 59 % pour le hors-sol. Une moyenne qui perd de son sens tant les écarts, cette année, sont grands.
11 % de hausse en moyenne
Ces prix, jugés volatils autant qu’élevés par les producteurs de grande culture, étoffent la recette des agriculteurs spécialisés mais alourdissent le coût en aliments du bétail des éleveurs. Bilan : autour d’une moyenne de 11 % de hausse du revenu des exploitants (en 2007 par rapport à 2006), c’est le grand écart : la progression est de 98 % pour les producteurs de grandes cultures tandis qu’en moyenne, les éleveurs de porcs et de volailles voient leurs revenus chuter de 59 %. La baisse est particulièrement sévère pour les éleveurs de porcs dont les prix de la viande se sont en plus dégradés de 10 % tandis que les tarifs des aliments du bétail progressaient de 15 %. Selon le Scees, les éleveurs de volailles s’en tirent de manière à peu près équilibrée, peu après la crise de la grippe aviaire, la hausse des prix des produits avicoles couvrant celle des aliments.
Les éleveurs de bovins à la peine
Les éleveurs de bovins ne s’en tirent pas tellement mieux avec des revenus en baisse de 23 % pour les producteurs de viande et de 4 % pour les laitiers. Ce résultat met fin à la tendance à l’amélioration relative du revenu des élevages de bovins depuis 1990 affirme le Scees. Pourquoi ces baisses ? En raison du prix des aliments mais aussi des cours des viandes et de la baisse de la collecte laitière, note le Scees. Une réduction qui a compensé le rattrapage des prix du lait. Pendant ce temps, le revenu des éleveurs de moutons continue de se réduire : en baisse de 28 %, comme les autres herbivores, ce revenu atteint son plus bas niveau depuis 1990. Prix stables, production en baisse et coûts de l’aliment en hausse composent l’équation de cette spirale infernale pour les moutonniers.
Pour les secteurs non dépendants du prix du blé, c’est aussi le grand écart : les viticulteurs retrouvent des couleurs (+21% pour les AOC, +12 % pour les vins de qualité courante) tandis que les producteurs de fruits (-35 %), les maraîchers et horticulteurs perdent les leurs (-55 %). Selon le Scees, les producteurs de fruits verraient leur revenu baisser de 2 % par an hors inflation depuis 1990. Cette année, ils ont pâti d’intempéries au printemps tandis que l’été maussade n’a pas favorisé la demande. Pour les maraîchers, c’est la baisse des prix qui serait à l’origine de la médiocrité du revenu 2007. Cependant, depuis 1990, leur revenu serait en hausse de 1 % en moyenne depuis 1990.
FNSEA: le revenu augmente, les disparités aussi
La FNSEA qualifie l’amélioration du revenu agricole de « sensible » pour l’année 2007 en ajoutant que « cette hausse vient combler des années de vache maigre supportées par de nombreux agriculteurs ». Le syndicat se félicite que cette hausse permette « de donner des gages à tous ceux qui veulent entreprendre et développer leur activité et leur production, en particulier les jeunes ». Cependant note la FNSEA, « nombre de secteurs de productions connaissent de grandes difficultés », comme en témoignent les résultats négatifs dans le secteur ovin, des fruits et légumes et des productions porcines et avicoles. Le syndicat rappelle que « l’extrême volatilité des prix est cause de déséquilibre et peut avoir des conséquences tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs ».
APCA: la hausse globale ne doit pas cacher des écarts inédits
Les comptes de l'agriculture 2007 indiquent une augmentation moyenne de 12,1% des revenus par actif familial, ramenée à 7,5% pour l'ensemble des actifs agricoles. « Cette hausse globale cache néanmoins une très grande disparité des situations », soulignent les chambres d’agriculture. Luc Guyau, président de l’APCA, se réjouit de l'évolution globale du revenu agricole. Progressivement, l'écart avec l'ensemble des Français se réduit. Toutefois, le président indique « observer aussi la situation avec inquiétude. La volatilité brutale des prix ne nous satisfait pas ». Pour l’APCA, deux réponses doivent être données. Il s’agit de revoir l'affectation des aides à l'agriculture pour tenir compte de la réalité des marchés et de mettre en place une politique de gestion des nouveaux risques liés à la volatilité des prix.