Mercredi, le Parlement européen a approuvé l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, avec 408 voix pour, 254 contre, 33 abstentions. Le CETA pourra être appliqué dès le mois prochain de façon partielle et provisoire, en attendant sa ratification par les 38 parlements nationaux et régionaux, ce qui risque de prendre des années. Le volet libéralisation des échanges va donc être mis en œuvre dans la limite toutefois de contingents d’importation à droit nul ouverts graduellement pour plusieurs produits agricoles sensibles, aucune concession mutuelle n’étant en revanche prévue pour la volaille et les œufs. Les contingents d'importation ouverts par l’UE au profit du Canada concernent les secteurs du bœuf (de 7 640 à 45 840 tonnes équivalent carcasse sur 6 ans), du porc (de 12 500 à 75 000 t sur 6 ans), du blé de qualité basse et moyenne (de 38 853 t à 100 000 t sur 7 ans) et du maïs doux (de 1 333 à 8 000 t sur 6 ans). Pour sa part, le Canada ouvrira au profit de l’UE un contingent d’importation de 17 700 t de fromage, dont 16 000 t de haute qualité et 1 700 t pour utilisation industrielle. S’y ajoutent 8 000 t de fromage de haute qualité par le biais d’un ajustement technique de la part de l’UE dans le contingent OMC existant. Dans un communiqué, Interbev fait part de sa « grande déception et incompréhension », et dénonce un accord qui « pourrait fragiliser encore plus la filière ». Les professionnels de la filière bovine entendent bien interpeller les politiques, et notamment les candidats à la présidentielle à ce sujet. Parmi les députés à avoir voté l’accord, Élisabeth Morin-Chartier estime qu’il est « un moyen de réguler la mondialisation, de conjuguer l’éthique et le développement économique européen. » Sur la question de la filière bovine, la député assure qu’elle sera « très attentive à ce que les clauses de sauvegarde pour ecs secteurs soient déclenchés au moement nécessaire afin de leur assurer la protection dont ils ont besoin. »