Aller au contenu principal

Le cognac vole de record en record

Jean-Bernard de Larquier, président du BNIC, commente les derniers bons chiffres des ventes de cognac et ne se montre pas inquiet sur les capacités de la région à alimenter les marchés à l’avenir en dépit d’une récolte 2017 qui s’annonce encore déficitaire.

Jean-Bernard de Larquier, président du BNIC.
Jean-Bernard de Larquier, président du BNIC.
© Alexandre Merlingeas

Les derniers chiffres des ventes de cognac montrent une progression historique sur l’ensemble des zones géographiques. Quelle est votre analyse ?

Jean-Bernard de Larquier : C’est un peu ce que l’on s’imaginait. Si on analyse l’Amérique et la zone Alena, on est sur une tendance lourde depuis de nombreuses années qui s’accentue avec cette tendance à la consommation d’alcool brun qui nous est très favorable. Les gros investissements réalisés par les négociants, en particulier le leader Hennessy, portent leurs fruits. D’autres opérateurs se placent fortement sur le marché américain, ce qui booste les chiffres.

Pour l’Extrême-Orient, je suis très satisfait de ce qui se passe mais je le pressentais pour y avoir été régulièrement. On a une vraie attente du consommateur par rapport au cognac. On a eu cette période difficile après les décisions du gouvernement sur les mesures anti-ostentatoires en Chine qui nous ont beaucoup pénalisées. On espérait que les affaires repartent et cela est arrivé plus vite qu’on ne l’imaginait.

Le positif est qu’on est sur un redémarrage de vraie consommation. Autant le marché d’avant la crise était un peu surfait par les entreprises et l’État, lors de grands repas avec des récompenses d’entreprises à leurs salariés. Alors que là, on est sur une vraie consommation des Chinois qui achètent leurs bouteilles. Ce qui a une incidence sur le niveau de qualité des produits vendus. On est plutôt sur des VSOP, plus que sur du XO.

Où je temporise un peu ce marché, c’est que je pense qu’un certain nombre d’entreprises ont anticipé la mise en place du nouveau certificat sanitaire à compter du 1er octobre et ont expédié davantage de cognac que les besoins. Les derniers chiffres sur cette zone sont sûrement un peu gonflés pour cela. On risque de voir les choses se calmer dans les mois à venir.

Reste l’Europe où l’on avait une interrogation sur notre premier marché, l’Angleterre, quant à son comportement après le Brexit. Nos entreprises locales ont eu un très bon comportement après la chute de la livre sterling en n’augmentant pas leur prix pour compenser la perte de marge. S’ajoute à cela une économie anglaise qui ne se porte pas si mal que cela, le marché s’est tenu. Le marché allemand, qui est important, a redémarré, ainsi que le marché russe.


Se pose alors la question de l’approvisionnement de ces marchés avec une récolte 2017 qui s’annonce déficitaire...

J-B.L : On sait que l’on va avoir des difficultés car on n’aura pas la récolte dont on aurait besoin. Il faut relativiser car on a un gros stock de 4,4 millions d’hectolitres d’alcool pur. Les entreprises ont la capacité de jongler entre les stocks, de changer un peu les coupes. Je pense qu’il y aura certains contingentements sur les VS dans les deux années à venir pour être sûr d’avoir les marchandises pour faire les VSOP et les XO des années suivantes. Le manque de la récolte 2017 sera compensé par l’utilisation de comptes légèrement plus vieux pour alimenter les VS ou les VSOP. Cela va augmenter un peu le prix de revient mais les entreprises peuvent le supporter en ce moment.


Les premières estimations pour cette récolte prévoient une baisse de 30 %. Quel est votre avis ?

J-B.L : Actuellement, on voit que les grappes et les raisins sont beaux. On peut espérer que ces - 30 % soient minorés. C’est difficile à prédire. Ce qui est sûr, c’est qu’on aura un déficit. On n’arrivera pas à rattraper toutes les vignes gelées qui n’auront pas de récolte ou peu. Si on a la chance d’avoir une belle récolte avec de beaux raisins, ce qui est le cas pour le moment, moins faible qu’annoncée, en y ajoutant la réserve climatique et le stock, on doit être en capacité de gérer cela tous ensemble. Par contre, il ne faut pas qu’on ait un nouvel aléa...

Chiffres : 190,2 millions de bouteilles expédiées entre le 1er août 2016 et le 31 juillet 2017 pour un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros.

...Retrouvez l'intégralité de notre interview et les chiffres des expéditions du cognac dans notre édition du 24 août, en pages 3 et 12.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Pour recevoir ses bacs gris et jaunes, l'habitant de grand Châtellerault doit signaler les caractéristiques de son foyer à la société Contenur.
Déchets : Grand Châtellerault passe aux bacs pucés
La collectivité de Grand Châtellerault opère des changements dans sa stratégie déchets. Des bacs gris et jaunes sont en cours de…
C'est à cet endroit que sera construit le viaduc de la Vienne. 
Déviation de Lussac - Mazerolles: enfin les travaux!
On a souvent évoqué cet aménagement comme l'Arlésienne. Mais cette fois, on y est. Les travaux de la déviation de la RN147, à la…
Fabriqué de 1984 à 2006, le C15 a été produit à 1 181 471 exemplaires.
Le C15, l'utilitaire des campagnes devenu iconique

Élevé au rang de star des utilitaires du monde rural, le Citroën C15 fête ses 40 ans en ce mois d'octobre 2024. Prisé des…

Reprise de capitaux en bovin viande : les questions à se poser

Avec un tiers des installations, le bovin viande est la production dominante en Deux-Sèvres. Pour les futurs éleveuses et…

La délégation brésilienne a été reçue à Saintes par l'équipe d'enseignants partenaires de cette initiative.
Les jeunes, les acteurs de demain

Le lycée Desclaude a accueilli, à Saintes, une délégation d'enseignants brésiliens, dans le cadre d'un projet alliant les…

Thierry Boudaud, président de la Coop de l'eau, en 2022 à Mauzé.
"Ce jugement est contraire au bon principe de gestion de l'eau"

Le 21 octobre, le tribunal administratif (TA) de Poitiers a rejeté les tierces oppositions, portées par près de 830…

Publicité