Retenues d’eau
Le département arrose dans un seul objectif : la qualité de l’eau
Retenues d’eau
Le conseil général, décidé à sécuriser la qualité de l’eau potable de 68 communes du sud des Deux-Sèvres, confirme sa contribution au financement des réserves de substitution du bassin de la Boutonne.
Pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable de 68 communes du sud des Deux-Sèvres, le conseil général finance les réserves de substitution en échange de l’utilisation des forages agricoles.
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Il y a des héritages dont on se passerait volontiers. » Éric Gautier tient à être clair. Le financement des réserves de substitution de la Boutonne a fait l’objet d’un large débat au sein de la majorité départementale. Le oui l’a finalement emporté au regard des sanctions financières qui pèsent sur la France pour violation des règles de qualité de l’eau potable polluée par les nitrates et les pesticides. « L’enjeu eau potable est notre seule motivation », précise le président du conseil général certifiant que le consensus auquel l’institution territoriale est arrivée avec les irrigants des zones 8A et 8B est le premier et le dernier. « Nous ne financerons pas d’autres bassines », assène-t-il.
Environ 8,4 millions d’euros
À la demande du conseil général, la Caeds, maître d’ouvrage, a lancé une étude définitive et une consultation des entreprises afin de connaître, d’ici l’automne 2008, les coûts définitifs du projet. La construction et la mise en service des onze réserves de substitution devraient coûter plus ou moins 8,4 millions d’euros. L’agence de l’eau Adour Garonne serait le plus gros financeur avec 1,98 millions d’euros. L’État (1,88 m ?), la Caeds (1,42 m ?), le syndicat d’eau potable 4B (1,2 m ?), l’Europe (0,74 m ?), le conseil général (0,69 m ?), et le conseil régional (0,53 m ?) abonderont l’enveloppe nécessaire au stockage des 2,4 millions de m3.
Déterminé à voir le dossier avancer, le conseil général réserve toutefois son engagement à la mise en place de mesures agri-environnementales sur les secteurs concernés. « Des mesures réalistes favorables à la protection de la ressource », précise Sébastien Dugleux, président de la commission eau – assainissement – déchets – espace rural. À l’image de ce qui se pratique sur le secteur du Cébron, les irrigants de la Boutonne devront s’engager à pratiquer le couvert hivernal. Un travail sur la fertilisation et la maîtrise du « fond de cuve » devra être conduit. Les programmes de plantation de haies feront leur retour. « Rien de plus que les mesures proposées dans le cadre du programme re-source », commente Philippe Charles, satisfait de la franchise des échanges avec la nouvelle majorité départementale.
Agréablement surpris de la tournure que prend le dossier des réserves de la Boutonne, le président de l’association des irrigants des Deux-Sèvres regrette par ailleurs la position du conseil général quant à la sécurisation de l’eau économique dans le département. « Sur la zone Sèvre amont notamment, les réserves sont indispensables au maintien de l’économie agricole. Le Sage prévoit l’arrêt des prélèvements dans le milieu d’ici 2 012. Seul le stockage de l’eau permettra de sécuriser les systèmes fourragers. » Sans le partenariat de l’assemblée départementale, c’est l’ensemble des plans de financement qui s’écroule. Sans eau potable à négocier, la plupart des irrigants des Deux-Sèvres manquent de moyen de pression.
C.P.Les contours
du projet
- Cinq réserves sont en projet sur la zone 8b, Boutonne aquifère captif de l’infra-toarcien. Elles verront le jour en échange de six forages agricoles dont la qualité de l’eau répond aux exigences de l’eau potable. 1,5 million de mètres cubes y seront stockés pour satisfaire les besoins d’une dizaine d’exploitations alors soumises à la facturation de l’eau utilisée.
En zone 8a, la volonté de préserver le milieu et de sécuriser l’approvisionnement en eau a fait naître un projet de six réserves pour 1,2 million de mètres cubes. La quinzaine d’agriculteurs qui prélève en rivière ou nappe d’accompagnement y puisera l’eau dont ils ont besoin pour irriguer ses 700 à 800 ha. Un moyen de lever la pression exercée sur le milieu l’été. Les quarante irrigants de la zone bénéficieront alors de ces équipements. Une réalité qui appelle un financement partagé. Ceux qui puiseront dans les retenues s’acquitteront de frais de fonctionnement et de frais inhérents à l’investissement. Les autres exclusivement de la seconde ligne.