Le Jardin des simples : Fanny Petit est rejointe par Nicolas, son mari
Productrice de plantes aromatiques et médicinales bio, Fanny Petit s’est installée en 2012, à Vançais. Depuis janvier 2019, avec son époux Nicolas, ils sont en Gaec. « J’ai développé l’activité pour qu’il y ait une place pour lui », dit-elle.
Le Gaec Le Jardin des simples produit des plantes aromatiques et médicinales sur un peu plus d’un hectare. 60 plantes sont cultivées en bio, manuellement, à Courgé, sur la commune de Vançais, des plus classiques, telles la bourrache, le bleuet, l’origan, la marjolaine, le fenouil, la camomille (trois variétés), la lavande vraie, le thym commun, la mauve, différents types de menthes, par exemple, aux plus atypiques, tel le shiso ou « basilic japonais ».
Elles sont « valorisées », dixit Fanny Petit, transformées (séchées, distillées, cuisinées), sur place, par elle et, depuis janvier 2019, par son associé, son mari, Nicolas. 90 % de la production est écoulée en vente directe, via des magasins de producteurs (Clic paysan, Plaisirs fermiers, Amap...), des marchés et une boutique en ligne. Fanny est herboriste, diplômée, elle conseille les clients. « La finalité première de nos plantes est qu’elles soignent. Ici, on récolte à la main, on fait sécher en fine couche avec une grande attention à l’air, à l’humidité, pour que les plantes ne fermentent pas. Elles conservent ainsi leurs couleurs, leur parfum et leurs principes actifs », explique Fanny.
Depuis cette année, et la création du Gaec avec Nicolas, il leur est possible de distiller et de vendre des huiles essentielles (HE) en demi-gros, de laurier noble et de carotte sauvage, « et peut-être de camomille », à l’entreprise Le Gattilier, distillateur de plantes médicinales depuis plus de 30 ans, qui forme le couple Petit et analyse la qualité de leurs HE. « Seule, ce n’était pas possible d’en faire autant », souligne Fanny, qui cultive son jardin et transforme depuis 2012.
Pourtant, impossible de s’installer avec Nicolas avant 2019. « J’ai développé l’activité, ces deux dernières années, et trouvé ces nouveaux débouchés pour qu’il y ait une place pour lui. On a toujours voulu travailler ensemble, mais ce n’est qu’aujourd’hui que le jardin peut commencer à le rémunérer lui aussi, confie Fanny. Les premières années du Jardin des simples n’ont pas été faciles. Je ne gagnais rien du tout ». De 2012 à 2017, Fanny enchaînait les ménages, les soirs, et travaillait à la plantation de betteraves, l’hiver, en plus de sa production et de sa formation d’herboriste. Ce n’est que depuis 2018 que son revenu disponible, provenant du jardin, est équivalent à un Smic. « J’emploie une saisonnière depuis trois ans - pour la cueillette et désherber, à la main, notamment », ajoute Fanny. Nicolas la « remplacera » et Fanny espère que le Gaec atteindra, d’ici quatre ans, leur objectif de deux Smic, en revenu disponible.
Si les Petit, pour leur Gaec, ont demandé la dotation jeune agriculteur (DJA) et, si Fanny fait valoir son droit au crédit d’impôt à l’agriculture biologique depuis deux ans, leurs demandes d’aides se limitent à cela. Ils mettent un point d’honneur à être le plus autonomes possible. « On est heureux. On n’attend pas les aides Pac avec la corde au cou », résume Fanny. Le couple n’est, assure-t-elle, « pas très dépensier ». Aussi, Nicolas, qui a été, jusqu’en janvier, couvreur et ouvrier agricole en élevage bovin allaitant, chez son père, a demandé une dérogation pour être autorisé deux matinées par semaine à continuer à travailler pour lui, en attendant que financièrement, Le Jardin des simples rapporte assez aux deux époux. Ils ont la chance de pouvoir utiliser le tracteur du père de Nicolas (ce qui arrive rarement), de lui louer les terres et des locaux, à bas prix. « Nous n’avons contracté aucun emprunt », glisse Fanny.