Le maïs classe A : entre qualité de production et opportunités de marché
Forte de 140 adhérents, dont la quasi-totalité des organismes collecteurs de la zone sud-ouest, l’association charte qualité maïs classe A garantit le traçage de six millions de tonnes de maïs par an (soit environ la moitié de la récolte nationale). Créée en 1999, l’association a vu ses missions évoluer selon les attentes des marchés. « Depuis 2010, on est concurrencé sur nos marchés à destination des marchés traditionnels comme l’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas. On est alors sortis de la course au prix », commence Franck Camet-Lassalle. La charte a intégré deux autres volets : la qualité physique et la qualité sanitaire. « Si on a réussi à garder ces destinations, c’est en se situant sur des marchés spécialisés, où la question de la qualité permet de se différencier », continue le président. À l’avenir, pour conserver cette avance sur les marchés de niche, la charte va intégrer un nouveau volet : la durabilité sociétale et environnementale.
L’assemblée générale qui s’est tenue le 11 mars a permis de mettre en avant la récolte record, en volume comme en qualité. Franck Camet-Lassalle s’est également réjoui de la qualité physique et sanitaire de cette récolte.
La situation ukrainienne à surveiller
Pourtant, c’est sur une note moins positive que se sont achevés les débats. Comme chaque année, la charte avait décidé de mettre en avant un thème de débat. Il était tout trouvé cette année avec le contexte de guerre en Ukraine. L’impact est majeur : « Le maïs est la première céréale produite et échangée dans le monde. Quatre pays représentent 90 % des exportations mondiales : États-Unis, Argentine, Brésil, Ukraine. En vingt ans, l’Ukraine a multiplié ses surfaces de maïs par 4, ses rendements par 2,6, sa production par 11. Et 80 % de cette production est destinée à l’export », lance le président.
La France se situe dans une position particulière : elle est exportatrice de maïs, dans une zone, l’Union européenne, qui importe 18 millions de tonnes de maïs chaque année. L’action de la charte n’est donc pas anodine. Dans un contexte où les prix explosent, mais où les coûts de production vont être plus élevés aussi, elle se doit de rassurer.