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FCO
«Le moucheron est chez nous. Il faut vacciner pour protéger nos cheptels»

Jean-Michel Monneau est le deuxième exploitant concerné en 2008, en Deux-Sèvres, par un cas de FCO. L’éleveur de vache laitière appelle à la vaccination des animaux.

Extension des zones FCO au 5 août 2008
Extension des zones FCO au 5 août 2008
© DGAL
La situation n’est pas très confortable. J’ai tendance à regarder mes animaux de travers. » Lundi 28 juillet, l’AFSSA confirmait, après réaction positive du test virologique, le cas de FCO suspecté, début juillet, sur l’exploitation de Jean-Michel Monneau. L’éleveur de Saint-Aubin-du-Plain alertait en début d’été son vétérinaire. « En 24 heures, je déplorais deux avortements. » Comme à chaque épisode fâcheux de ce type, l’éleveur de vache laitière a cherché à en connaître la cause. « Le premier était accidentel. Le second peut être la conséquence de la fièvre catarrhale ovine dont la mère est infectée. Le moucheron est chez nous. Il faut vacciner pour protéger nos cheptels », encourage l’exploitant. Depuis la confirmation le 28 juillet, trois bonnes semaines après la suspicion, Jean-Michel est inquiet. Une boiterie ou une baisse de production, hier mises sur le compte d’accidents bénins « liés à un choc ou encore la chaleur » angoisse aujourd’hui le producteur. Et si la FCO en était la cause? Besoin de savoir Mise à part la perte de l’animal, victime de l’avortement qui a permis de détecter la maladie, Jean-Michel ne déplore pas d’évènements économiquement pénalisants. « Certes, mais j’ai besoin d’en savoir plus sur les réalités de l’infection ». Désinsectisé régulièrement depuis le printemps, vacciné le 28 juillet, le troupeau, dans les prochains jours, sera testé. Le protocole sera défini avec le vétérinaire. « Une quinzaine d’animaux pourrait être testée », évoque l’exploitant, impatient de connaître les résultats. Dans les semaines à venir, les mises bas vont se succéder. Une nouvelle saison de production s’ouvre. Par ces analyses, Jean-Michel espère retrouver un peu de sérénité. Il en est conscient, ce sera pile ou face. Vaccins Comme lui, quelques jours plus tôt, vendredi 1er août, c’est un éleveur de mouton, situé à Souvigné qui recevait la mauvaise nouvelle. Un de plus dans la liste qui chaque jour s’allonge de centaines de noms. Au cours du mois de juillet, les cas se sont multipliés. De 860 cas (cumul 2008, sérotype 8) en date du 18 juillet, la France passait à 973 le 24 juillet, 1 300 cas le 27 juillet et 3 042 cas en date du 5 août. « Le climat de juillet, mais surtout celui d’août et de septembre, est favorable au développement des populations d’insectes. » Cette vérité qui n’échappe à personne, la DSV la rappelle pour témoigner de l’urgence à vacciner. « Ce moyen est le seul qui permette, demain, de sortir de cette maladie vectorielle », affirme Françoise Payre. Pour les petits ruminants, les doses ont été livrées et sont en quantité suffisantes pour vacciner l’ensemble du cheptel départemental. Pour les bovins, l’approvisionnement est plus aléatoire. Les services de l’État évoquent de nouvelles livraisons au cours de la deuxième quinzaine d’août. « En attendant, la désinsectisation est la conduite à tenir », conseille la DSV. Soutenir les éleveurs Prévenir est la solution à laquelle Jean-Michel Monneau appelle. Dans 8 jours, l’éleveur procédera à la deuxième injection du vaccin sur l’ensemble de son troupeau, 65 vaches prim’holstein, plus la suite. Protéger et attendre, voici à quoi est réduit aujourd’hui l’agriculteur. Dans la perspective d’une amélioration de la situation, il vient de traiter ses animaux avec de l’aspirine et de la vitamine C. « C’est peu onéreux et ça ne peut que leur faire du bien. » La FCO est une épreuve « contre laquelle on peut agir », insiste Jean-Michel Monneau. On connaît le vecteur unique de la maladie : le moucheron ; on développe des moyens de lutte : la vaccination. « Il faut désinsectiser et vacciner pour en sortir le plus vite possible et ne pas laisser de côté les éleveurs dont le cheptel est victime de l’infection », demande l’éleveur. Depuis la confirmation du cas sur son exploitation, l’éleveur a été victime d’un refus de collaboration. « Un salarié occasionnel s’est décommandé. » « Une aberration », confirme-t-on à la DSV qui insiste : « Seul l’indomptable moucheron transmet le virus. » Christelle PicaudLa FRSEA réagit : « Nous venons de prendre connaissance de la dernière note de la DGAL relative aux modalités de prise en charge de la vaccination FCO dans les départements touchés par les deux sérotypes, soit la Charente et la Charente-Maritime pour notre région. Aujourd’hui, la protection des troupeaux par la vaccination a pris beaucoup de retard, du fait de la non-disponibilité des vaccins. Aussi est-il inadmissible d’imposer la prise en charge totale par l’éleveur de la vaccination contre le « sérotype 8 » dans les départements qui doivent vacciner contre les 2 sérotypes ! Cette situation est inacceptable d’autant que : - La virulence du « sérotype 8 » est indéniable ; - La situation des éleveurs est difficile voire dramatique pour les éleveurs ovins ; - La vaccination « sérotype 1 » obligatoire pour tous les éleveurs constitue un « bouclier de protection d’intérêt général » pour le territoire national. C’est pourquoi, le coût supplémentaire du « sérotype 8 », dans le cadre d’une gestion saine et sécurisée du troupeau, n’a pas à être supporté par les éleveurs des départements cités dans la note de la DGAL dont font partie la Charente et la Charente-Maritime. Sachant l’intérêt que vous attachez au monde agricole, nous sollicitons votre appui et votre soutien aux éleveurs de la Charente et la Charente-Maritime. »
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