Négoce
Le négoce agricole nourrit la réflexion
Négociants, fournisseurs de l’agro fourniture, courtiers de l’Ouest de la France ont participé au 25e congrès du Négoce agricole Centre-Atlantique à Châteauroux.
«Nourrir l’humanité : utopie ou réalité ? », tel était le thème de votre congrès du 29 mai auquel 350 personnes ont participé. Qu’attendiez-vous de Bruno Parmentier ?
Jean-Guy Valette, directeur du négoce agricole : Nous souhaitions que Bruno Parmentier précise les défis à venir. Il s’y est parfaitement employé. Pendant les deux heures de son intervention, la salle était comme envoûtée. Et pour cause. Peut-on rester insensible à une intervention qui place comme défi majeur, l’accès à la nourriture.
Le directeur de l’Ecole supérieure d’agriculture d’Angers a recadré les choses. 80 millions d’habitants nouveaux arrivent chaque année. Nous serons 9 milliards sur la terre en 2050. Pour répondre aux besoins qui s’expriment et vont continuer de s’exprimer, Bruno Parmentier fixe l’objectif à atteindre. Contrairement à ce qui s’est produit au XXe siècle, nous devons trouver des solutions pour produire plus, mais cette fois-ci avec moins de terres, moins d’eau, moins d’énergie, moins de chimie. Un véritable défi alors que, affirmait notre intervenant, nous serons confrontés aux résultats de nos actes : réchauffement de la planète, perte de biodiversité.
Comment le négoce agricole va-t-il s’inscrire dans ce nouvel enjeu ?
Depuis quelques années déjà nous avons négocié le virage du conseil. Demain, encore plus qu’hier, nous devons nous illustrer dans ce domaine. D’ores et déjà, des outils ont été développés dans l’ambition d’accompagner les agriculteurs vers une meilleure efficacité technique et économique. Pour limiter les impacts dans les exploitations, de la volatilité des cours, nous proposons des outils de commercialisation via le marché à terme. L’initiation de nos clients à l’utilisation des outils d’aide à la décision est désormais une priorité.
L’agriculture, les techniques agricoles vont se transformer. Bruno Parmentier évoque le remplacement de la charrue par les vers de terre, ou encore la production de l’essentiel de l’engrais sur les champs pendant l’hiver. Il parle également de la complémentarité des plantes, les unes et les autres s’aidant à pousser, se protégeant même mutuellement. Dans ce nouveau schéma, le négoce a sa place. La stratégie du conseil est notre avenir.
Pouvez-vous nous rappeler le poids économique du Négoce Centre-Atlantique ?
Notre syndicat fédère 106 entreprises qui développent 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires dont 457 millions d’euros pour l’activité approvisionnement. 2 216 salariés sont au service de nos clients agriculteurs à qui nous collectons 2,5 millions de tonnes de céréales et 402 000 tonnes d’oléo-protéagineux.