Bressuire
Le prix est la seule bonne nouvelle d’une offre qui baisse plus vite que la demande
Bressuire
Alors que les juges repéraient les meilleurs sujets parmi les 217 bovins présentés à la foire concours, les éleveurs étaient invités à participer au colloque viande. L’évolution du marché était le thème du jour.
« Viande de bœuf : un marché en pleine évolution » était le thème du colloque viande organisé dans le cadre de la foire expo de bressuire.
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C. P.
En 2012, l’augmentation du prix de la viande a nettement compensé l’envolée des charges qui depuis 2005 déstabilise l’économie des exploitations agricoles. 2013 devrait être à l’image de cette dernière année. En France, le marché est déficitaire. La production baisse plus vite que la consommation, certifiait-on aux éleveurs et futurs éleveurs réunis vendredi 15 mars pour le traditionnel colloque viande de la foire expo de Bressuire. « Le déficit pourrait même se creuser d’un point, notait Denis Lerouge, directeur de la communication produit et promotion à Interbev. En passant de 4% à 5%, il jouerait en faveur d’un maintien des prix. Une bonne nouvelle pour les éleveurs. »
Après un début de siècle quelque peu difficile pour le monde de la viande, cette bouffée d’oxygène est la bienvenue. Pascal Bisson, technicien bovin viande à la chambre d’agriculture, posait les chiffres de cette amélioration. « Le revenu global avant prélèvement MSA et après rémunération des capitaux, s’est amélioré de 6 euros aux 100 kilos de viande vive. » L’observateur réserve toutefois son enthousiasme. L’amélioration de l’année 2012 porte le revenu moyen des éleveurs naisseurs engraisseur semi-intensif à 1,05 smic. « Un mieux, certes. Mais les revenus restent très modestes. » Seuls les engraisseurs tirent profit de la situation avec, grâce à leur productivité du travail (quantité de tonnes de viandes produites par travailleur), un revenu qui atteint 35 000 à 40 000 euros par unité de main-d'œuvre.
En pointant du doigt la baisse tendancielle de la consommation, Denis Lerouge invitait toutefois les acteurs de la filière à aller voir au-delà de l’arbre qui cache la forêt. Quid de l’avenir d’une filière dont l’économie tire partie d’une décadence plus rapide de l’offre que de la demande ?
Pour préserver le dynamisme économique des territoires, la production de viande doit rester importante, s’accordait à dire l’ensemble des intervenants à cette demi-journée de réflexion. Stabiliser la production et la consommation est l’enjeu des mois et années à venir.
« Acheter la dernière tablette numérique confère un statut social. C’est n’est plus le cas pour la viande. Pour stabiliser la consommation qui entre 2005 et 2012 est passée de 40 kilos par an et par foyer à 35 kilos, il faut conquérir les clients de moins de 35 ans. Adeptes des plats cuisinés, sensibles à la question de l’environnement et au bien-être animal, la filière, pour les séduire, doit travailler sur tous ces points », encourageait Denis Lerouge.
La Svep à Parthenay, PME de découpe, travaille sur la valorisation optimale des carcasses. « La difficulté, notaient Julien Guéneau, directeur et Alexandre Thomas technicien, se trouve ici. Les bouchers traditionnels sont de moins en moins nombreux. Si l’on veut préserver la valeur ajoutée globale permettant de rémunérer l’ensemble des maillons de la filière, il faut trouver des solutions innovantes, dans le domaine de la découpe, des produits, de l’information du consommateur, de la distribution. »
En Deux-Sèvres, la Svep s’est inscrite dans le projet Résalis porté par le conseil général. « Seulement 7 % des ingrédients utilisés dans la fabrication des repas servis en restauration collective sont issus de notre territoire », introduisait Emmanuel Bailly, en charge du dossier. Avec 20 millions de repas par an en Deux-Sèvres, le potentiel pour la production locale est important.
Après un début de siècle quelque peu difficile pour le monde de la viande, cette bouffée d’oxygène est la bienvenue. Pascal Bisson, technicien bovin viande à la chambre d’agriculture, posait les chiffres de cette amélioration. « Le revenu global avant prélèvement MSA et après rémunération des capitaux, s’est amélioré de 6 euros aux 100 kilos de viande vive. » L’observateur réserve toutefois son enthousiasme. L’amélioration de l’année 2012 porte le revenu moyen des éleveurs naisseurs engraisseur semi-intensif à 1,05 smic. « Un mieux, certes. Mais les revenus restent très modestes. » Seuls les engraisseurs tirent profit de la situation avec, grâce à leur productivité du travail (quantité de tonnes de viandes produites par travailleur), un revenu qui atteint 35 000 à 40 000 euros par unité de main-d'œuvre.
En pointant du doigt la baisse tendancielle de la consommation, Denis Lerouge invitait toutefois les acteurs de la filière à aller voir au-delà de l’arbre qui cache la forêt. Quid de l’avenir d’une filière dont l’économie tire partie d’une décadence plus rapide de l’offre que de la demande ?
Pour préserver le dynamisme économique des territoires, la production de viande doit rester importante, s’accordait à dire l’ensemble des intervenants à cette demi-journée de réflexion. Stabiliser la production et la consommation est l’enjeu des mois et années à venir.
« Acheter la dernière tablette numérique confère un statut social. C’est n’est plus le cas pour la viande. Pour stabiliser la consommation qui entre 2005 et 2012 est passée de 40 kilos par an et par foyer à 35 kilos, il faut conquérir les clients de moins de 35 ans. Adeptes des plats cuisinés, sensibles à la question de l’environnement et au bien-être animal, la filière, pour les séduire, doit travailler sur tous ces points », encourageait Denis Lerouge.
La Svep à Parthenay, PME de découpe, travaille sur la valorisation optimale des carcasses. « La difficulté, notaient Julien Guéneau, directeur et Alexandre Thomas technicien, se trouve ici. Les bouchers traditionnels sont de moins en moins nombreux. Si l’on veut préserver la valeur ajoutée globale permettant de rémunérer l’ensemble des maillons de la filière, il faut trouver des solutions innovantes, dans le domaine de la découpe, des produits, de l’information du consommateur, de la distribution. »
En Deux-Sèvres, la Svep s’est inscrite dans le projet Résalis porté par le conseil général. « Seulement 7 % des ingrédients utilisés dans la fabrication des repas servis en restauration collective sont issus de notre territoire », introduisait Emmanuel Bailly, en charge du dossier. Avec 20 millions de repas par an en Deux-Sèvres, le potentiel pour la production locale est important.