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Le protocole d'accord sur les réserves est signé

Treize signataires, sur les 17 attendus, ont entériné le protocole d'accord sur les réserves de substitution du bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon, le 18 décembre, à la préfecture des Deux-Sèvres, à Niort. Chaque exploitation candidate à l'irrigation sera diagnostiquée.

Plus d'une centaine de membres du collectif Bassines non merci ont essayé d'empêcher les signataires du protocole d'accord sur les réserves d'entrer dans la préfecture, à Niort.
Plus d'une centaine de membres du collectif Bassines non merci ont essayé d'empêcher les signataires du protocole d'accord sur les réserves d'entrer dans la préfecture, à Niort.
© ANNE FRINTZ

Les treize signataires (les élus, les présidents de la Coop de l'eau et de la chambre d'agriculture, ceux des associations de protection de l'environnement, de la commission locale de l'eau, de la pêche et du parc naturel régional - PNR - du Marais poitevin) et les personnes invitées à assister à la signature du protocole d'accord sur les réserves de substitution du bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon (dont Delphine Batho) se sont fait copieusement huer, mardi 18 décembre, à leur arrivée à la préfecture des Deux-Sèvres, à Niort, et à leur sortie, par quelque 150 manifestants du collectif Bassines non merci. « Menteurs ! Voleurs ! Traîtres ! », ont-ils crié, encadrés par les forces de l'ordre. « Le protocole d'accord est entaché d'un déni de démocratie depuis le jour où Bassines non merci a été exclu des réunions préparatoires du protocole », pose Julien Le Guet, membre du collectif. C'est aussi ce que déplore le conseiller régional délégué écologiste Nicolas Gamache, qui a démissionné du bureau du PNR, suite à la signature du protocole par le président du parc du Marais poitevin : « Pierre-Guy Perrier s'était engagé à ne pas signer le protocole car le PNR n'a pas de compétences sur les questions hydrauliques. Il y a eu un changement de décision sans nouveau tour de table. Sa prise de décision n'est pas collective », explique-t-il. Le vice-président de région, écologiste, Nicolas Thierry, a démissionné, lui, de la délégation à la qualité de l'eau, estimant que le projet de réserves est incompatible avec « l'impératif d'une gestion de l'eau juste ».

 

Quatre structures n'ont pas paraphé

La Confédération paysanne, la municipalité de Mougon-Thorigné, le groupe ornithologique des Deux-Sèvres (Gods) et l'association de protection, d'information et d'études de l'eau et de son environnement (Apieee) ont refusé de parapher le protocole. Le protocole d'accord sur les  réserves est signé, donc, mais il ne fait pas l'unanimité. Si Yanick Maufras, président de Deux-Sèvres nature environnement (DSNE), signataire du protocole, admet que les pressions des défenseurs de l'environnement ont aidé les associations lors des négociations, il souhaite que les attaques personnelles, sur Facebook, notamment, cessent : « ce n'est pas démocratique ». Et il croit en une mise en oeuvre « intéressante » du projet : « nous travaillons déjà, avec la profession agricole, à la gestion de la biodiversité. Mais cela va prendre une toute autre ampleur maintenant », assure-t-il. Avant le premier coup de pelleteuse, les pilotes (Coop de l'eau, établissement public du Marais poitevin - EPMP -, DDT, chambre d'agriculture, maires appuyés par le conseil départemental) du projet vont avoir fort à faire, à commencer par modéliser ses impacts, constituer et installer un comité scientifique, élaborer un cahier des charges des diagnostics d'exploitation, construire l'observatoire des pratiques agricoles et des actions en faveur de la biodiversité, élaborer un schéma relatif à la préservation de la biodiversité, réaliser les diagnostics d'exploitation, rédiger un nouveau contrat de gestion quantitative de l'eau. La construction des réserves débutera une fois ces actions menées à bien et l'arrêté préfectoral modificatif au titre de la loi sur l'eau signé. « 100 % des agriculteurs engagés vont réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. C'est obligatoire. Cela conditionne l'accès à l'eau. Les valeurs de référence sont celles des fermes du réseau Dephy. Un effort sur la plantation de haies, de bandes enherbées et la restauration de frayères est aussi demandé, selon le lieu et l'endroit », détaille Thierry Boudaud, vice-président de la Coop de l'eau. « Les engagements concrets de chaque exploitation seront pris sur la base des diagnostics réalisés », précise Thierry Châtelain, directeur départemental des territoires.

ANNE FRINTZ

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