Paroles de jeunes
Le soutien de toute une communauté pour aider Adrien à s’installer
Qu’il s’agisse de sa fiancée, qui l’a accompagné dans son changement de vie, de la commune du Tallud, qui l’a aidé à s’installer, ou encore de dizaines d’anonymes, Adrien Perzo a reçu énormément de soutiens pour s’installer en micro-ferme maraîchère bio.
Qu’il s’agisse de sa fiancée, qui l’a accompagné dans son changement de vie, de la commune du Tallud, qui l’a aidé à s’installer, ou encore de dizaines d’anonymes, Adrien Perzo a reçu énormément de soutiens pour s’installer en micro-ferme maraîchère bio.
Il faut avoir de l’imagination lorsqu’on se rend sur la parcelle de 2 ha d’Adrien Perzo, au Tallud. Délaissée depuis des dizaines d’années et cédée au jeune homme par la commune à de très bonnes conditions (bail de commodat sur une partie des terres et bail de petite parcelle sur une autre), il aura fallu du temps et de l’huile de coude pour la rendre viable. La commune, au-delà du coup de pouce financier, a même prolongé sa contribution en lui curant une mare lui permettant d’accéder à 800 m3 d’eau.
Mais Adrien est exactement là où il souhaitait être. Au grand air, au plus près de la nature. Car le jeune homme de 24 ans s’est cherché avant d’atterrir sur ce petit bout de terre. D’un apprentissage en pâtisserie chez les compagnons, il s’est retrouvé en service civique puis dans des colos, a suivi une formation de tourneur-fraiseur, a trouvé un travail de nuit à la laiterie de Saint-Loup puis dans une boîte de thermoformage. « Je me faisais de bonnes payes mais il n’y avait rien de cool dans ces métiers-là. Je m’ennuyais, relate-il. Et puis, un jour, en ramassant mes tomates, j’ai eu une révélation ».
Des activités diverses
Soutenu par sa fiancée Marine, il s’inscrit à Pôle emploi et trouve une formation de dix mois de technicien agricole en maraîchage et arboriculture bio à la MFR de Saint-Loup, qui s’est achevée en octobre, tout en menant en parallèle son parcours à l’installation. Depuis quelques jours, son activité a commencé à prendre forme, avec la plantation d’une centaine d’arbres fruitiers, financée par une cagnotte Leetchi à hauteur de 1 100 euros. Des incontournables comme des pommiers, poiriers ou autres framboisiers mais aussi quelques plaqueminiers (pour le kaki), goyaviers du Brésil et poivriers du Sichuan. Une première étape dans son projet de micro-ferme maraîchère et arboricole bio en vente directe sur le principe de la permaculture.
Ce papa de deux enfants veut aussi implanter un hectare de cultures en plein champ, avec une partie sous serre, et installer 150 poules dans la partie verger. « Elles vont entretenir le jardin, manger les fruits qui vont tomber en été et ainsi limiter la propagation des maladies. Ça ne demande pas trop d’entretien, c’est un revenu plus ou moins sûr car elles produiront des œufs de manière régulière et ça me fera un peu de compagnie », sourit le jeune exploitant.
Facebook, relais de com’
Pour mener à bien son projet, Adrien a été très entouré. « On a créé une page Facebook sur le projet, la petite ferme de doudou pour 2020, et les retours ont été extraordinaires. Par ce biais, nous avons reçu beaucoup de commentaires positifs et en avons profité pour faire le relais des cagnottes Miimosa et Leetchi. Mais au-delà, de nombreuses personnes se sont manifestées pour nous aider, à leur façon. Un agriculteur nous a donné un bouc et une chèvre qui entretiendront la parcelle, un autre a fourni des semences de tomates bio, beaucoup ont offert un coup de main. Une mobilisation incroyable », s’enthousiasme Marine, qui suit de très près le projet et qui n’exclut pas, dans les années à venir, de rejoindre Adrien sur l’exploitation.
Car le jeune agriculteur fourmille de projets. Après un temps d’adaptation, il souhaite notamment monter un petit marché de producteurs, sur le modèle de Légumes and Co, à Combrand. En attendant, il peaufine son projet. Plusieurs restaurateurs du coin, mais pas que, se sont rapprochés de lui, de même que la cantine scolaire, qui distribue 160 repas par jour. Des discussions sont également en cours avec le maire pour vendre ses produits une fois par semaine sur le parking de l’école. Une bienveillance et un soutien qui touche le couple et qui donne un coup de boost à celui qui découvre un métier mais aussi la solidarité qui va avec.