Le syndicat des pépiniéristes veut créer un centre de traitement collectif
Le congrès national de la pépinière viticole s’est tenu pendant trois jours la semaine dernière à Bordeaux. Les pépiniéristes charentais y ont présenté la certification de la formation de « cadre ». En parallèle, ils s’activent au niveau régional à la construction d’un centre de traitement à l’eau chaude contre la flavescence dorée.
François Bodin, président du Syndicat des pépiniéristes des deux Charentes, a pris du galon à l’occasion du congrès de la fédération nationale, qui s’est tenu du 18 au 20 octobre à Bordeaux. Les Charentais deviennent les grands argentiers de la Fédération nationale de la pépinière viticole, avec l’entrée au Bureau de François Bodin comme trésorier, qui retrouve Didier Jallet (déjà trésorier-adjoint).
Mais surtout, le président charentais est assez fier de la certification, décrochée pour la formation « Responsable technique de la pépinière viticole ». « Sa mise en place a fait l’objet d’un vote unanime de la part de la fédération française de la pépinière viticole », met en avant le cogérant des Pépinières Gergaud à Nercillac.
À Bordeaux, c’est Sébastien Julliard, responsable pédagogique de la formation dispensée à l’Institut de formation de Cherves-Richemont qui en a fait la présentation, devant 250 congressistes venus de la toute la France. « Nous ouvrons une nouvelle formation de 350 heures en contrat d’apprentissage, accessible après un baccalauréat ou un BTS viticulture-œnologie. Elle sera certifiée et les 15 premiers candidats seront accueillis à partir de novembre 2017. Parallèlement, le module de formation continue de 128 heures reste en place, avec une nouvelle session en janvier 2017 », explique Sébastien Julliard.
Lutte contre la flavescence dorée
Autre projet porté par le syndicat des Charentes : la création sous forme de GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) d’un « centre régional de traitement à l’eau chaude de la pépinière viticole de la région du Cognac » pour lutter contre la propagation de la flavescence dorée. Le projet sera présenté en exclusivité à tous les pépiniéristes, adhérents ou pas du syndicat, le jeudi 3 novembre. Il prévoit la construction à côté de l’Ampélopole d’un bâtiment d’environ 300 m2, accueillant une machine capable de réaliser ce traitement à l’eau chaude des jeunes plants. Rappelons que le procédé, qui fait l’objet d’un arrêté ministériel depuis 2013, consiste à immerger le matériel végétal dans une cuve d'eau chauffée à 50°C, pendant 45 minutes. La méthode est actuellement considérée comme la seule garante de l'élimination du phytoplasme dans les bois et les plants, mais elle est en partie remise en cause par les pépiniéristes viticoles, en raison « des problèmes de non-reprise à la plantation » qu’elle soulève. En congrès national, David Amblevert, le président national, a donc solennellement demandé au ministère de l’Agriculture de réduire ce traitement à l’eau chaude à 35 minutes.
Mais quel que soit le résultat de cette demande nationale, cela ne change rien au projet de centre collectif charentais, évalué à 400 000 euros, et dont Sébastien Julliard, directeur du Conservatoire du vignoble charentais, pourrait assurer la prestation technique. « Nous obtiendrons des subventions de la Région pour nous aider à financer ce centre, reprend François Bodin, mais il nous faut d’abord recenser le nombre de pépiniéristes intéressés par l’investissement dans ce projet comme membres fondateurs. » « Nous considérons que si 20 à 25 pépiniéristes – ndlr : soit la moitié des seuls adhérents du syndicat - s’engagent dans le financement de ce centre (sous forme de cotisation), le projet est viable », assure Mickaël Lys, de l’Earl Lys-Charrier à Pérignac (Charente-Maritime).