Jeux traditionnels
Le Trut compte encore des joueurs en Gâtine
Les concours de belote sont encore légion dans les milieux associatifs, mais qu’en est-il du Trut, ce poker poitevin aux règles un brin alambiquées ? Une poignée d’irréductibles le pratique encore, et perpétue la tradition.
Les concours de belote sont encore légion dans les milieux associatifs, mais qu’en est-il du Trut, ce poker poitevin aux règles un brin alambiquées ? Une poignée d’irréductibles le pratique encore, et perpétue la tradition.
Après avoir organisé un marché de noël, Halloween et bientôt une soirée des célibataires, la jeune association Toutinfouin, créée à l’automne 2022, a misé sur le Trut pour animer le village de Fenioux.
Le samedi 4 mars après-midi, une trentaine de joueurs ont ainsi répondu présent pour un tournoi dans la salle des fêtes. « Je me souviens d’un tournoi à Sainte-Ouenne, il y a quelques années, où on enregistrait près de 60 doublettes », lâche Jean-Jacques, venu du Beugnon voisin et qui fut membre de la confrérie du Trut.
« Un moment de retrouvailles »
Les joueurs ce jour-là sont exclusivement masculins, à l’exception d’une jeune fille d’une vingtaine d’années. Si les têtes grises et blanches sont la majorité, un bon noyau de trentenaires bat aussi le carton, en misant de petites pyramides vertes en plastique, « sûrement fabriquées dans une chute d’usine » par la confrérie à sa grande époque.
C’est d’ailleurs grâce à ce groupe de passionnés du Trut que les jeunes dans la salle des fêtes de Fenioux connaissent encore ce jeu : « Un membre de la confrérie était aussi membre du club de foot. Il a appris le jeu à tous les joueurs quand on était petits », présente Cyril, logo de foot sur la poitrine.
La buvette marche tranquillement lors des pauses, le moment est convivial.
Comment qu'o joue ?
Un jeu qui se perd
Autour des tapis de jeu, concentration et rapidité dominent, à peine a-t-on le temps de déceler les signes discrets de connivence, entre joueurs, qui font tout le charme du Trut pour communiquer à son partenaire ses bonnes cartes.
Si les signes officiels sont le haussement de sourcil pour un huit, un clin d’œil pour un sept et une sorte de moue pour un as, chacun y va de sa stratégie personnelle. « Comme signe, je me frappe parfois le front », livre Cyril. Le trentenaire apprécie le jeu mais pense qu’il ne perdurera plus très longtemps. « Ce qui est surtout important, c’est de remettre de la vie dans le village ».
En hiver, les traditions réémergent pour animer les campagnes : tournois de cartes et de palets, représentations théâtrales, concerts de chorales…
Une confrérie pour diffuser le jeu