Ovins
Les acteurs de la filière ovine interpellent les grandes surfaces
Une réunion a réunie les GMS et les éleveurs le 8 février lors d'une rencontre organisée par la section ovine de la FRSEA
Eleveurs, abatteurs, représentants des GMS rassemblés dans une bergerie : la photo n’est pas si courante. C’est pourtant ce qu’a fait la section ovine de la FRSEA, la semaine dernière. Sur la ferme de Damien Veillon, tout ce monde a pu expliqué alors que l’inquiétude des éleveurs grandit en ce moment.
Depuis la suppression des CTE les éleveurs vivent dans la crainte du lendemain. « Depuis deux, trois ans, les cours stagnent alors que les charges ne cessent de grimper », déplore le président de la section, Jacques Ingremeau. Damien peut en attester : « Depuis un an, le prix de l’aliment a grimpé de 35% ».
Dans ce face à face « d’explications », les mots sont restés courtois entre d’un côté les représentants des grandes surfaces, de l’autre les éleveurs avec les abatteurs et… les consommateurs. « Pour attirer le consommateur dans nos magasins et nos rayons, nous avons besoin de produits d’appels " , a expliqué Bruno Caillaud de Coop Atlantique. Mais les éleveurs ont du mal à admettre des pratiques commerciales pour des produits estampillés Nouvelle-Zélande.
Mise en valeur
de la production locale
La demande des éleveurs et de la filière est simple : on ne sauvera l’élevage ovin de la région et les 2 500 emplois qui lui sont liés qu’en mettant en valeur la production locale. « Nous ne proposons que de l’agneau de Gâtine, hors promotions imposées, car le consommateur attend des prix bas », assure Rodolphe Mady, responsable de rayon au Leclerc de Parthenay. Les éleveurs demandent aux représentants des grandes surfaces une meilleure identification des produits français et des produits importés.
Relancer la consommation
L’initiative de conquête de nouveaux consommateurs, comme l’Agneau presto, ne rassure pas complètement les éleveurs. Les morceaux prêts à poêler en moins de dix minutes ou à rôtir en moins de 30 minutes permettront sans doute de faire apprécier de l’agneau à des consommateurs qui le connaissent mal. « Mais avec quelle viande seront-ils faits ? », s’inquiètent-ils.
La relance de la consommation est donc nécessaire, mais pas avec n’importe quelle viande.