Dossier caprin
Les besoins en lait ne suffisent pas à motiver les jeunes
Dossier caprin
A la Une du journal Agri 79 de vendredi 11 avril, le dossier caprin. 11 pages qui reprennent, expliquent, précisent et présentent la situation et l'évolution de cet élevage.
Alors que les créations d’ateliers sont très rares au cœur de la zone historique de production, Charentes-Poitou, elle seront au nombre de 15 au cours de l’année 2008, en Aveyron.
Le bassin laitier Charentes-Poitou garde et de haut sa place de leader
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DR
En 1995, 40 000 tonnes de produits transformés sortaient des chaînes des coopératives et industriels laitiers. En 2007, ce volume est multiplié par deux. 80 000 tonnes de fromage ont investi les circuits de distribution nationaux ou internationaux.
Les marchés tirent, « stimulés par les investissements des industriels dans l’innovation et la promotion des produits », juge Patrick Charpentier, membre du bureau du Glac.
Une production, longtemps paralysée
L’horizon de la production caprine est dégagé. Depuis deux ou trois ans, amont et aval de cette filière le font savoir. Augmentation du prix du litre de lait et communications sont autant de moyens déployés pour relancer une production, longtemps paralysée. « Trop longtemps », redoute Eric Ferré, conseiller à l’Adasea des Deux-Sèvres. Il pointe la baisse significative des installations qui affecte le cœur du bassin historique de production qu’est le département des Deux-Sèvres.
En 2007, seuls treize projets soit 8 % des installations du département ont vu le jour. La moyenne sur les dix dernières années se situent autour
de 15 %.
Gérard Barbin, du service économie de l’institut de l’élevage est inquiet : « Moins il y a d’exploitations d’élevage (*) sur un territoire, moins les contraintes liées à cette activité sont acceptées par les exploitants ». Ce qui paraissait évident, incontournable, ne l’est plus sous l’effet de l’isolement. Le manque d’attractivité d’une production peut conduire les chefs d’entreprise, que sont les agriculteurs, à explorer de nouvelles opportunités. Les céréales sont souvent évoquées. Mais pas seulement.
En Deux-Sèvres, l’élevage bovin viande - 40 % des installations - et bovin lait - 20 % des installations - , « sont ces dernières années des filières qui intéressent les jeunes », analyse Eric Ferré.
Evidemment, cette concurrence ne fait pas l’affaire d’une filière caprine qui a bien du mal à satisfaire l’appétit des marchés des produits transformés. Alors que la fabrication de fromage a augmenté de 7% en 2006 et de 3% en 2007, le volume collecté par les entreprises en France n’a progressé « que » de 2 % en 2006 et même légèrement régressé en 2007. Le déficit enregistré est de 600 000 litres en fin d’année. Le manque d’attractivité de la filière, mais également « la mauvaise qualité du fourrage récolté l’été dernier », analyse Gérard Barbin de l’Institut de l’élevage, ont tiré, à la baisse, une production dont la tendance sur les cinq dernières années était à la hausse.
Poitou-Charentes Vendée, le premier bassin laitier français (53 % de la collecte nationale) est particulièrement concerné avec un volume produit en régression de 2%. La région Centre (10 % de la collecte nationale) connaît une inflexion de la production de 3%. « Une région telle que Midi-Pyrénées – 6% de la collecte nationale – connaît pour sa part une forte croissance des litrages produits : + 7% entre 2006 et 2007 », situe Gérard Barbin. Un essor de 1,6 million de litres, loin de compenser les 4,674 millions de litres abandonnés par le bassin historique de production. Mais, un essor qui dément l’idée selon laquelle les jeunes ne s’intéressent plus à cette production.
Un plan de relance
Depuis le début des années 2000, le département de l’Aveyron a enregistré 56 nouveaux cheptels. 56 nouveaux ateliers qui portent le nombre d’éleveurs livreurs à 160 contre 112 en 2000. « Il y a huit ans, une charte à l’installation en élevage caprin a été signée », explique Mickaël Belloncle, de la FDSEA de l’Aveyron. Depuis, le programme de création suit son cours. Dès ce début d’année 2008, la profession agricole est en mesure d’annoncer 15 créations avant fin décembre. En 2009, 9 sont en prévision. Et la progression devrait se poursuivre.
Ces derniers mois, à l’appel des laiteries, un plan de relance a été mis sur pied. En conjuguant installation/création et développement des ateliers - 200 chèvres pour 160 000 litres en 2007 contre 140 chèvres pour 100 000 litres en 1999 – la production départementale a doublé en dix ans.
Christelle Picaud
(*) 5800 producteurs de plus de 10 chèvres en 2005 pour un troupeau en production de
755 000 têtes.
La production caprine française
La France produit 441 millions de litres de lait de chèvre. En 2007, 104 millions de litres ont été importés pour satisfaire les besoins des industriels laitiers, soit 24 % de la collecte. Un chiffre qui ne cesse de croître. En 2006, la France importait 17 % de sa collecte. En 2001, année de forte importation, le cumul des litrages importés par les industriels laitiers n’avait pas excédé 21%.
Les marchés tirent, « stimulés par les investissements des industriels dans l’innovation et la promotion des produits », juge Patrick Charpentier, membre du bureau du Glac.
Une production, longtemps paralysée
L’horizon de la production caprine est dégagé. Depuis deux ou trois ans, amont et aval de cette filière le font savoir. Augmentation du prix du litre de lait et communications sont autant de moyens déployés pour relancer une production, longtemps paralysée. « Trop longtemps », redoute Eric Ferré, conseiller à l’Adasea des Deux-Sèvres. Il pointe la baisse significative des installations qui affecte le cœur du bassin historique de production qu’est le département des Deux-Sèvres.
En 2007, seuls treize projets soit 8 % des installations du département ont vu le jour. La moyenne sur les dix dernières années se situent autour
de 15 %.
Gérard Barbin, du service économie de l’institut de l’élevage est inquiet : « Moins il y a d’exploitations d’élevage (*) sur un territoire, moins les contraintes liées à cette activité sont acceptées par les exploitants ». Ce qui paraissait évident, incontournable, ne l’est plus sous l’effet de l’isolement. Le manque d’attractivité d’une production peut conduire les chefs d’entreprise, que sont les agriculteurs, à explorer de nouvelles opportunités. Les céréales sont souvent évoquées. Mais pas seulement.
En Deux-Sèvres, l’élevage bovin viande - 40 % des installations - et bovin lait - 20 % des installations - , « sont ces dernières années des filières qui intéressent les jeunes », analyse Eric Ferré.
Evidemment, cette concurrence ne fait pas l’affaire d’une filière caprine qui a bien du mal à satisfaire l’appétit des marchés des produits transformés. Alors que la fabrication de fromage a augmenté de 7% en 2006 et de 3% en 2007, le volume collecté par les entreprises en France n’a progressé « que » de 2 % en 2006 et même légèrement régressé en 2007. Le déficit enregistré est de 600 000 litres en fin d’année. Le manque d’attractivité de la filière, mais également « la mauvaise qualité du fourrage récolté l’été dernier », analyse Gérard Barbin de l’Institut de l’élevage, ont tiré, à la baisse, une production dont la tendance sur les cinq dernières années était à la hausse.
Poitou-Charentes Vendée, le premier bassin laitier français (53 % de la collecte nationale) est particulièrement concerné avec un volume produit en régression de 2%. La région Centre (10 % de la collecte nationale) connaît une inflexion de la production de 3%. « Une région telle que Midi-Pyrénées – 6% de la collecte nationale – connaît pour sa part une forte croissance des litrages produits : + 7% entre 2006 et 2007 », situe Gérard Barbin. Un essor de 1,6 million de litres, loin de compenser les 4,674 millions de litres abandonnés par le bassin historique de production. Mais, un essor qui dément l’idée selon laquelle les jeunes ne s’intéressent plus à cette production.
Un plan de relance
Depuis le début des années 2000, le département de l’Aveyron a enregistré 56 nouveaux cheptels. 56 nouveaux ateliers qui portent le nombre d’éleveurs livreurs à 160 contre 112 en 2000. « Il y a huit ans, une charte à l’installation en élevage caprin a été signée », explique Mickaël Belloncle, de la FDSEA de l’Aveyron. Depuis, le programme de création suit son cours. Dès ce début d’année 2008, la profession agricole est en mesure d’annoncer 15 créations avant fin décembre. En 2009, 9 sont en prévision. Et la progression devrait se poursuivre.
Ces derniers mois, à l’appel des laiteries, un plan de relance a été mis sur pied. En conjuguant installation/création et développement des ateliers - 200 chèvres pour 160 000 litres en 2007 contre 140 chèvres pour 100 000 litres en 1999 – la production départementale a doublé en dix ans.
Christelle Picaud
(*) 5800 producteurs de plus de 10 chèvres en 2005 pour un troupeau en production de
755 000 têtes.
La production caprine française
La France produit 441 millions de litres de lait de chèvre. En 2007, 104 millions de litres ont été importés pour satisfaire les besoins des industriels laitiers, soit 24 % de la collecte. Un chiffre qui ne cesse de croître. En 2006, la France importait 17 % de sa collecte. En 2001, année de forte importation, le cumul des litrages importés par les industriels laitiers n’avait pas excédé 21%.