Formation
Les chasseurs veulent être exemplaires en matière de sécurité
Parce qu’un accident de chasse est un accident de trop, les chasseurs ont l’obligation de suivre une formation sécurité décennale. Cette remise à niveau fait le point sur les règles élémentaires.
Parce qu’un accident de chasse est un accident de trop, les chasseurs ont l’obligation de suivre une formation sécurité décennale. Cette remise à niveau fait le point sur les règles élémentaires.
Vendredi 17 février, à Saint-Quantin-de-Rançanne, une soixantaine de chasseurs, dont deux chasseresses, ont participé à la formation sécurité décennale, orchestrée par la fédération départementale des chasseurs. Tout au long de l’année, la FDC17 propose cette formation de façon « délocalisée » afin de toucher le plus grand nombre de chasseurs. « Cette formation est obligatoire et voulue par la fédération nationale », prévient François Rodriguez, technicien à la FDC17 et animateur de cet après-midi.
« Les chasseurs ont 10 ans pour participer à cette réunion. L’attestation à cette formation est délivrée lors de la validation du permis de chasse l’année suivante. Il reste 6 ans pour y participer. Passé ce délai, leur permis ne sera plus validé. »
Pendant trois heures, les yeux sont rivés sur l’écran, dans un silence religieux. Une formation dense permettant de prendre toute la mesure du mot sécurité, même si la majorité des participants l’ont en tête dès qu’ils partent chasser. Pour beaucoup d’entre eux, cette piqûre de rappel est « nécessaire et bienvenue ». Certains ont passé leur permis depuis très longtemps, d’autres « plus grisonnants » ont connu l’époque où l’on faisait une simple demande pour obtenir le sésame. Enfin, parmi les chasseurs, beaucoup soulignent le partage de la nature avec ceux qui pratiquent du sport de plein air : avoir une meilleure connaissance de la réglementation est bénéfique. Car comme le rappelle en préambule, dans une vidéo, le président national Willy Schraen, « chaque chasseur est responsable de l’image qu’il véhicule de par ses actions ». En 20 ans, le nombre d’accident a diminué de 40 %.
Chiffres, témoignages, films
Accident avec un tiers, auto-accident, beaucoup d’entre-eux pourraient être évités. Mauvaise manipulation du fusil, chute du chasseur avec une arme, bretelle qui s’accroche, non prise en compte de l’environnement, tirs vers des routes ou des maisons d’habitations, non respect de l’angle de 30 degrés, arme mal entretenue... sont autant de raisons qui sont expliquées, décortiquées, analysées avec de nombreux exemples en vidéo-montage.
Des témoignages vidéo de chasseurs complètent cette présentation : l’un a tué son ami, l’autre s’est tiré une balle dans le pied. Ils permettent de mesurer encore plus l’importance du respect des règles de sécurité. Leurs récits sont forts et bouleversants. « On pense que cela n’arrive qu’aux autres, mais on peut être l’auteur », expliquent les deux protagonistes. Des photos de blessures (NDLR : attention aux âmes sensibles) d’un torse, d’une main plongent de suite dans la réalité. « Il n’y a pas de trucage, ni de photo-
montage. C’est réel », précise François Rodriguez.
Les consignes de sécurité individuelle sont rappelées, même si pour certains cela est une évidence. À la maison, l’arme, qui est entretenue régulièrement, doit être hors d’usage, hors de portée des enfants et des non-chasseurs, mise dans un râtelier sécurisé et cadenassé. Le stockage des munitions doit se faire dans un autre endroit. Lors du transport d’une arme dans un véhicule, celle-ci doit être déchargée sans aucune munition, démontée et dans un étui fermé. Le formateur rappelle « que le chasseur doit décharger son arme pour passer un obstacle, canon dirigé vers le haut, le doigt en dehors de la queue de la détente ».
Il explique le calcul de l’angle à 30 degrés et comment on le réalise. Il souligne l’importance d’être bien équipé, de tenir compte du terrain, de la météo et de sa condition physique. La connaissance de son arme de chasse est aussi mise en avant. Il évoque la portée maximum des munitions avec un canon lisse, avec un canon rayé. Un film permet aux chasseurs de mieux appréhender les éclats de balles et leurs conséquences. « Ne sous-estimez pas le risque de ricochets », prévient-il.