Les chèvres poitevines ont leur pépinière en Deux-Sèvres
Mathias Chebrou, après quinze ans de production et de transformation de lait de chèvres poitevines, se lance dans la sélection et la vente de chevrettes et de boucs à forte valeur génétique.
Parmi les 142 adhérents à l’association de défense et de développement de la chèvre poitevine, 79 sont à la tête d’un élevage professionnel. 77 sont fromagers, 1 est mix, le dernier est livreur. « Le modèle économique construit sur la transformation fromagère tient la route. La chèvre poitevine est une race qui offre un potentiel aujourd’hui reconnu. La race doit entrer dans une phase de développement », croit Mathias Chebrou, éleveur en Deux-Sèvres.
Après quinze ans d’élevage et de transformation, fin décembre, le fromager installé à Les Fosses a vendu l’intégralité de son cheptel. Sa centaine de chèvres poitevines en lactation a rejoint d’autres élevages. « Je suis en vide sanitaire. Début février, 200 bébés au haut potentiel génétique seront accueillis sur le site. Je me lance dans une activité de pépinière ».
Réservés dans dix élevages répartis sur le territoire français, tous les animaux, mâles – une trentaine – et femelles, sont issus de lignées génétiques connues. « L’ADDCP possède des informations qui vont parfois jusqu’à dix générations. L’animateur qui maîtrise ces données m’aide à la sélection. Les jeunes qui entreront en pépinière entre 8 et 15 jours seront tous issus d’élevages inscrits au contrôle laitier. Outre la qualité sanitaire, ils seront choisis en fonction de leur gabarit – 3 à 4 kg – à la naissance, de la qualité de leur poil, des performances laitières de leurs ascendants et du taux de caséine. L’idée est d’homogénéiser la production dans les troupeaux. Aucun animal ne devra produire moins de 2 litres par jour », cadre le gérant de la ferme du Vieux Chêne.
Avec 200 animaux élevés par an, Mathias pourra satisfaire les besoins en lots conséquents aujourd’hui impossibles à trouver. « Lorsqu’un éleveur monte un troupeau, il est contraint de s’approvisionner dans différents élevages », commente le porteur de projet. Le mélange de microbisme peut vite devenir un problème. Désormais, ce ne sera plus le cas. L’outil doit aider la race à développer ses effectifs.