Action syndicale
Les éleveurs demandent un plan d'urgence
La FDSEA et les JA invitent les politiques et les élus locaux, mercredi 7 mai à 10 heures, sur une exploitation d’élevage à Noirterre pour venir constater, sur le terrain, le marasme qui touche l’élevage.
Les coûts de production flambent, hausse spectaculaire de l’aliment du bétail, de l’énergie (gaz, fuel domestique…), des engrais, des produits phytosanitaires…
Pendant ce temps, pour de nombreuses productions, à l’exception du lait, les prix payés aux producteurs baissent. La crise sanitaire FCO (Fièvre catarrhale ovine) ne fait qu’amplifier le phénomène. La situation n’est pas tenable, l’absence de perspectives menace de nombreuses filières, l’emploi et l’aménagement du territoire.
Face à ce constat sans précédent, la FDSEA et les JA proposent de faire un état de situation de la crise vécue actuellement mercredi 7 mai 2008 à 10 h 30 sur l’exploitation du GAEC l’Epinais, chez messieurs Charrier Christian et Patrice, au lieu-dit l’Epinais sur la commune de Noirterre.
Au cours de cette rencontre, chaque responsable des sections d’élevage de la FDSEA présentera la situation et les revendications des producteurs. La FDSEA a également invité le préfet, le directeur de la DDAF, le directeur des services vétérinaires mais également les élus politiques (sénateurs, députés, conseillers généraux, présidents de pays et communautés de communes), et les organisations professionnelles agricoles à venir constater sur place le marasme de l’élevage.
La FDSEA et les JA attendent également leurs responsables communaux et cantonaux ainsi que de nombreux adhérents pour montrer la détermination du monde de l’élevage face à une crise sans précédent aux origines multiples.
P. F.
Patrice Coutin, président de la FDSEA : « Le revenu se dégrade à vitesse grand V »
Le FDSEA appelle à se mobiliser mercredi prochain. Que se passe-t-il ?
Depuis plusieurs semaines, les éleveurs répondent présents devant les sous-préfectures de Bressuire et de Parthenay, et dans une ferme ovine, où ils ont rencontré les élus. La semaine dernière quatre-vingt d’entre eux, du nord du département, se sont joints aux éleveurs des Pays de la Loire, au nord de Nantes, pour dénoncer la grande distribution qui s’accapare des marges exorbitantes, alors qu’elle communique en disant qu’elle défend le consommateur.
Quelles sont vos revendications ?
On sent une très forte inquiétude, des éleveurs en particulier, qui voient leur revenu se dégrader à la vitesse grand V. Ce malaise général est plus accentué parmi les éleveurs d’ovins, de lapin, de porc, de volaille et de bovins. Ils commencent à parler de leur besoin de contracter des prêts à court terme pour payer leurs fournisseurs.
Nous allons expliquer cette situation aux élus du département, conseillers généraux et régionaux, présidents de communautés de communes, parlementaires et à l’administration. Nous voulons leur faire prendre conscience des problèmes de revenu des agriculteurs des Deux-Sèvres, et des conséquences de la détérioration de ce revenu sur l’emploi.
Vous vous adressez à eux en tant que relais auprès des pouvoirs publics…
Oui, pour demander un plan de sauvetage de l’élevage dans la durée, avec des aides directes. La hausse du coût de l’aliment, de l’énergie des produits phytosanitaires est insupportable de même que la baisse des prix des produits comme les broutards, ou les agneaux. Nous leur ferons part en même temps de notre inquiétude face à la fièvre catarrhale. J’ai d’ailleurs dit lundi au préfet que j’ai rencontré, qu’il fallait rapidement organiser une réunion avec les vétérinaires, sous l’égide de l’administration, pour arrêter une stratégie de vaccination et les tarifs, car tout n’est pas réglé sur ce dossier.
Propos recueillis
par Guy du Repaire