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Ovin
Les éleveurs demandent une aide supplémentaire de 30 euros par brebis

Après Bellac, la semaine dernière, c’est à Niort, mardi, que les éleveurs des Deux-Sèvres ont manifesté. La filière craint sa propre disparition sans une aide d’urgence qui a été demandée au préfet.

Les éleveurs d’ovins ne baissent pas les bras. Ils défendront leur profession.
Les éleveurs d’ovins ne baissent pas les bras. Ils défendront leur profession.
© Guy du Repaire
C’est pour toutes ces raisons que je sollicite, monsieur le préfet, un dossier Agridiff que je me vois contraint de déposer dans les plus brefs délais. » Ce mardi, une centaine de courriers de ce type ont été remis en main propre au préfet par le président de la FDSEA, Patrice Coutin accompagné des présidents de la section ovine et des groupements de producteurs, Caveb, Adeds, Teldis. Il y avait dans ces demandes celles d’éleveurs venus manifester devant la préfecture, après, être partis en cortège de Parthenay. Mais aussi celles de ceux qui n’avaient pas pu se rendre à la manifestation organisée, deux jours avant la conférence européenne prévue à Bellac, les 4 et 5 septembre, en présence du ministre de l’agriculture, Michel Barnier. Sensibiliser les élus et l’opinion publique Cette mobilisation, fait suite à celle de la semaine dernière, au nord de la Haute-Vienne, pour sensibiliser élus et opinion publique, avant une autre échéance, en novembre, celle du conseil des ministres de l’agriculture où sont attendues des mesures en faveur d’éleveurs qui estiment que « la filière ovine est en grand danger ». Trois raisons expliquent cette mobilisation. La hausse des charges d’abord, et de l’aliment en particulier, avec la hausse du prix des céréales, qui ont fait grimper les coûts de production de 30 %. L’Institut de l’élevage évalue le coût de production des agneaux de l’Ouest à 6,3 euros par kilo de carcasse et à 7,8 euros par kilo avec la rémunération de la main-d’œuvre. Quant aux prix de vente, ils tournent autour de 5 euros par kilo, selon des éleveurs présents à la manifestation. Deuxième constat : les cours ne suivent donc pas ces hausses. Enfin, les aides ne suffisent pas à combler cet écart grandissant d’autant que les éleveurs ne peuvent plus bénéficier des CAD et des PHAE et qu’ils sont inquiets de l’avancée de la FCO. Malgré la professionnalisation du métier et l’augmentation de la productivité du travail qui atteint 600 à 800 agneaux par unité de main-d’œuvre dans les élevages spécialisés, le revenu des éleveurs est parmi les plus bas. En 2006, à moins de 6 000 euros par UTH, il a reculé de 32 % et en 2007, de 28 %. Cette année, la tendance sera confirmée, selon les comptes du ministère de l’agriculture. « Quand les trésoreries sont dans le rouge, que les exploitations ne sont plus viables, les éleveurs se voient dans l’obligation d’entrer dans la procédure des agriculteurs en difficulté », insistait Patrice Coutin. Une aide immédiate Jean-François Suprien se désole de « la succession de crises » qui menacent la pérennité de son exploitation de 74 hectares, à La Peyratte. « Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas élever d’autres animaux que des brebis dans mes terres humides », expliquait-il. Sa conclusion est sans appel : « si c’était à refaire, je resterais ouvrier ». Le recul du nombre de brebis, accentue la part des importations de viande ovine dans la consommation française. Elle atteint 55 % aujourd’hui, après que, depuis vingt-cinq ans, la production ovine a perdu 62 % de ses éleveurs et près d’un tiers de ses brebis. Ces évolutions ont été rappelées par Jean-Louis Chamard, président de la section ovine. Une aide immédiate de 27 à 30 euros par brebis pourrait, selon lui, être de nature à enrayer la baisse de ces effectifs. Dans les régions de Poitou-Charentes et du Limousin, 200 000 brebis ont disparu en quatre ans. En un an, le cheptel deux-sévrien, évalué à 200 000 têtes, a baissé de 15 %, alors que ne cessent de le dire les responsables professionnels, « une production menacée de disparition, est une menace pour les territoires ». Daniel Gaillard, président de Teldis, craint pour l’ensemble de la filière : éleveurs, groupements, abattoirs, services techniques… « Il y a eu d’autres crises dans les années 1990, mais nous sommes si peu nombreux déjà aujourd’hui… », constate-t-il. Guy du RepaireDes demandes précises Les éleveurs demandent : - une aide de 30 ? supplémentaire par brebis ; - le maintien des zones défavorisées simples ; - la prise en compte des distorsions de concurrence avec les viandes d’agneaux importés de l’hémisphère sud ; - la clarification concernant les règles d’étiquetage sur l’origine de la viande.
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