Vacances
Les fermes, eldorados des camping-cars
Diversification conviviale et fructueuse, l’accueil de camping-cars à la ferme donne autant un coup de pouce à la vente directe qu’à la communication sur le métier d’agriculteur.
Diversification conviviale et fructueuse, l’accueil de camping-cars à la ferme donne autant un coup de pouce à la vente directe qu’à la communication sur le métier d’agriculteur.
Il n’y a pas que les autruches qui se baladent à La Peyratte. L’élevage de struthionidés d’Élodie Gauthier ouvre son parc, de mars à octobre, à des visiteurs bien particuliers : des camping-caristes. « Je me suis inscrite au réseau France Passion en 2016, suite à la création de l’élevage, sur les conseils d’un ami, lui-même adepte du camping-car. Et ça fonctionne très bien » ! Élodie, également adhérente de Bienvenue à la ferme, compte environ 150 visites par an (« un peu moins cette année, sans doute à cause du prix du carburant »), qui s’installent sur son parking.
Les visiteurs profitent d’une visite gratuite et passent ensuite à la boutique."
« C’est le deal avec France Passion : contre une adhésion annuelle de 45 €, la ferme est référencée dans le guide. Nous proposons une aire de stationnement gratuite, sans être tenus de fournir l’eau, l’électricité ou les services de vidange ». La formule convient à la cheffe d’exploitation. « Les voyageurs arrivent souvent vers 19 heures, l’heure où je vais faire le tour des animaux. Ils profitent d’une visite gratuite et passent ensuite à la boutique, où sont proposés les produits alimentaires et les accessoires artisanaux issus de l’élevage ».
Du côté de France Passion, la proposition de nuits à la ferme séduit les aficionados depuis trente ans. L’entreprise propose aux camping-caristes, moyennant une cotisation annuelle de 30 €, un guide recensant l’ensemble des 2 100 exploitations accueillantes sur toute la France. « Le guide a vu le jour en 1993, sur l’initiative d’un éditeur de publications viti-vinicoles, propriétaire de camping-car, qui constatait les difficultés de stationnement nocturne dans les campagnes, explique l’entreprise. Les voyageurs peuvent ainsi disposer d’un lieu gratuit, sécurisé, et surtout de la convivialité du contact avec les agriculteurs ».
Un débouché supplémentaire
Au Gaec La Roche Laitière, à Brûlain, Philippe Baudouin a aussi ouvert il y a cinq ans son site aux véhicules de loisirs. « On voit un peu de tout, s’amuse-t-il. Du van Volkswagen au poids lourd high-tech. Ce sont souvent des retraités, parfois du monde agricole, mais il y a aussi des jeunes couples, plus urbains ». Philippe se plie volontiers aux visites de l’exploitation, à l’échange avec les voyageurs : « Il est intéressant de rencontrer d’autres personnes et de pouvoir expliquer notre métier d’agriculteurs nous-mêmes », se satisfait-il.
Les camping-cars sont installés sur un espace ombragé, propre, à l’abri du passage des tracteurs, et proche du magasin de vente des produits laitiers de la ferme. « Il est très rare qu’il n’y ait pas d’achat », commente Philippe. Même si les ventes générées par cette activité ne représentent que 2 à 3 % de son chiffre d’affaires, Philippe reconnaît que le montant du panier moyen des camping-caristes se situe plutôt dans la fourchette haute.
Il est intéressant de rencontrer d’autres personnes et de pouvoir expliquer notre métier d’agriculteurs nous-mêmes."
L’intérêt économique de la démarche est plus net à La Balade des Autruches, chez Élodie Gauthier. « J’ai constaté une évolution depuis 2016, avec un panier moyen d’une trentaine d’euros qui a désormais doublé, voir triplé. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien parmi les camping-caristes et les revenus qui découlent directement de leurs visites sont importants pour mon chiffre d’affaires ».
Avec en prime, une belle histoire pour Élodie : « Les premiers voyageurs qui sont venus sur le site sont maintenant des amis très proches. Bretons, ils reviennent tous les ans sur l’exploitation, notamment pour participer aux portes ouvertes du printemps ».