Les jeunes viticulteurs vont entrer dans l’ère du numérique
Avec son forum viticulture 2.0 organisé pour le club des jeunes livreurs, la maison Hennessy a voulu mettre en avant les nouvelles technologies et promouvoir une viticulture moderne qui pénètre dans l’ère du
numérique.
« Les parents ont connu la révolution mécanique et informatique. Les enfants vont vivre la révolution digitale et numérique ! », affirme plein d’enthousiasme Florent Morillon, directeur amont chez Hennessy. « Nous souhaitons initier une viticulture moderne et ambitieuse pour avoir plusieurs longueurs d’avance ».160 membres du club des jeunes livreurs Hennessy, créé il y a deux ans, ont participé au forum viticulture 2.0 le 16 décembre aux Quais Hennessy à Cognac. Au programme de cette journée : des conférences et des stands professionnels. « Nous avons voulu offrir des perspectives. Après, chacun prélève ce qu’il veut ou ce dont il a besoin. Il s’agit d’un éveil aux nouvelles technologies, selon Florent Morillon. S’il y a un domaine sur lequel on veut appuyer et impulser, c’est sur la viticulture de précision à cause des implications environnementale et économique ». Au fil de leurs déambulations, les viticulteurs ont découvert différentes innovations avec une démonstration de maintenance virtuelle en 3 D réalisée par Grégoire avec la collaboration de la société Iteca, les logiciels de traçabilité développés par les sociétés Isagri, Lamouroux, D2E, et Mes Parcelles pour les chambres d’agriculture avec des applications pour smartphones. Le Crédit Agricole a présenté ses outils connectés. Le BNIC a fait la promotion de la dématérialisation : 40 % des déclarations de récolte 2014 ont été réalisées en ligne. Pellenc propose son Spectron, un appareil portable destiné au suivi de maturité des raisins pour une gestion plus directe et une meilleure réactivité. Le constructeur New Holland a collaboré avec Earthlab pour associer la cartographie d’une parcelle et l’adaptation d’une dose d’engrais. Earthlab est un laboratoire de recherche et de développement dédié notamment à la viticulture. Par les drones et la technologie satellite, la société propose de cartographier le vignoble pour effectuer des diagnostics, gérer l’apport d’intrants, mettre en place des vendanges sélectives. Bien sûr, l’autre développement de l’utilisation des drones qui intéresse particulièrement le vignoble de cognac est la gestion des maladies du bois et la prospection des pieds touchés par la flavescence dorée. « On recherche des outils qui vont nous aider au quotidien dans la gestion du vignoble pour la détection des maladies, la maturité du raisin et la traçabilité », confirme Amaury Mauxion, jeune viticulteur de 30 ans installé sur l’exploitation familiale à Houlette depuis 2013.
Google Glass
Si les nouvelles technologies tardent un peu à se développer dans le monde de la viticulture, dans celui des consommateurs l’utilisation est plus répandue, a affirmé un des intervenants de Moët Hennessy lors d’une des conférences. Pour eux, nul doute que les choses vont changer, notamment avec iCep, une application iPhone de gestion de parcelle à venir dès janvier 2015. « J’ai l’impression que les choses évoluent vite actuellement, confirme Florent Morillon. Il y a deux ou trois ans, on entendait pas du tout parler des drones. Aujourd’hui, c’est assez courant dans les revues techniques ». Enfin, la cellule de veille de Moët Hennessy a présenté les Google Glass qu’on ne peut pas trouver en vente actuellement en France, et très difficilement en Angleterre et aux États-Unis. Il s’agit de lunettes high tech avec un petit écran au-dessus de l’œil qui permet de déclencher des photos à la voix, d’écouter de la musique, de rechercher des informations avec le système de flash code qui donne accès à des contenus. Si le produit peine encore à pénétrer le grand public, une utilisation professionnelle au sein des entreprises se développe petit à petit. Pourquoi ne pas imaginer un jour les viticulteurs l’utiliser pour reconnaître des symptômes de maladies, une mauvaise herbe ou un insecte ravageur ?