Les maires ruraux veulent garder leurs écoles
Ce type d'article revient malheureusement tous les ans à la même époque : de nouvelles fermetures de classes ou d'écoles sont envisagées dans la Vienne pour la prochaine rentrée. L'association des maires ruraux de la Vienne dénonce ces projets, dont beaucoup concernent des communes rurales.
"Tout le monde dit qu'il aime le monde rural. Mais c'est comme en amour, il faut des preuves !" peste Cyril Cibert. Le maire de Chenevelles et président de l'association des maires ruraux de la Vienne était lundi devant le Rectorat de Poitiers, avec d'autres élus du département : maires, mais aussi parlementaires.
À leurs côtés, des représentants des enseignants et des parents d'élèves s'étaient mobilisés pour "dire stop à l'hémorragie" dans le système éducatif, plus particulièrement en milieu rural. "Il y a 52 projets de fermeture, et plus de la moitié sont dans le monde rural" explique Matthieu Menant, secrétaire départemental du syndicat SNUipp.
Des éventuelles fermetures qui devraient être arrêtées le 5 mars, mais qui se précisent sur le terrain. "Le Dasen est venu à la rencontre de 10 communes sur le territoire de Vienne et Gartempe" s'inquiète Gisèle Jean. La maire de Queaux et vice-présidente de la communauté de communes rappelle que ce territoire a déjà connu des fermetures l'année dernière. Puisque le document n'est pas encore finalisé, les élus se disent "dans le flou".
Mais Cyril Cibert craint avant tout des gros regroupements, qui obligent les enfants à du temps de trajet en plus, mais aussi les communes à revoir les parcours des cars. "À la campagne, on a les mêmes droits qu'ailleurs ! Il faut arrêter de fragiliser le monde rural. Dans de nombreuses communes, les seuls services publics qu'il reste, c'est la mairie et les écoles".
Également présent à la mobilisation, Bruno Belin, sénateur de la Vienne réclame "de la cohérence. On nous annonce les Villages d'Avenir et France Ruralités, et ensuite on fragilise le monde rural en supprimant des classes ou écoles".
Et la représentante de la FCPE présente, Laurence Compagnon-Ravet, de s'interroger avec ironie. "On nous dit que le niveau scolaire est moins bon dans le monde rural... Cela veut-il dire que l'air de la campagne rend bête?".