Les poulets qui voulaient voir le monde
Que font les poulets de chair lorsque la porte est ouverte sur les champs ? L’Inra a équipé les volailles de puces traceuses et dévoile leurs allers et venues.
L’Inra du Magneraud a toujours eu des volailles. Actuellement, l’unité de Karine Germain, celle de l’EASM(*), se penche sur le comportement de ces animaux à l’extérieur. La thématique existe depuis 2009 et l’obligation de « parcours » attenants aux bâtiments avicoles pour les poulets de chair bio, a renforcé son intérêt.
Une fois la porte ouverte sur les champs, les poulets sortent-ils, vont-ils se balader, se regroupent-ils, rentrent-ils dans la journée ? Les ingénieurs et techniciens de l’Inra, à l’aide d’une batterie d’expérimentations - scan simpling, mesures de comportements à différents âges, du lever au coucher du soleil - tentent d’apporter des réponses.
L’EASM, qui développe pour ce faire une expérimentation-système, compte huit bâtiments mobiles de 75 m² ouverts sur huit parcours extérieurs de 2 500 m² : 4 parcours extérieurs en prairie, et 4 parcours extérieurs arborés. Du stade de poussins à celui de poulets élevés, le comportement des animaux est observé une soixantaine de jours, notamment grâce aux puces implantées sous une aile. Celle-ci émet un signal toutes les 10 secondes. « L’une de nos thèses nous permet d’apprécier la capacité cognitive des poulets, annonce Karine Germain. On a pu déterminer deux catégories : les poulets explorateurs et les poulets casaniers ». L’idée est, à terme, de sélectionner des animaux « plus explorateurs ».