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«Les vaches s’adapteront, nous aussi…»

Une journée entière consacrée sur sa ferme au réchauffement, nourrit sa réflexion sur la conduite du cheptel et des terres.

Sylvain Chevalier.
Sylvain Chevalier.
© AC

L’horizon peut paraître lointain : un demi-siècle voire un siècle. Mais que la température dans nos contrées se hausse de 2,5°C n’est pas anodin. Etudier aujourd’hui quelles incidences cette hausse peut avoir pour son élevage, Sylvain Chevalier l’a envisagé. «Naturellement, cela n’est pas pour demain, mais si mes enfants reprennent l’exploitation…» Eleveur laitier à Taillebourg, près de Saintes, installé depuis 2003, il a participé à une journée d’information organisée par la Chambre d’agriculture et Christophe Mauget. Avec 80 vaches laitières Prim’Holstein et 170 ha de céréales destinées au maximum à l’autonomie alimentaire, Sylvain Chevalier, «polyculteur-éleveur» comme il se définit, pense à la fois aux cultures qui pourraient «pâtir» de ce réchauffement climatique, mais aussi aux perspectives qui feraient changer certaines orientations de l’exploitation. Ce n’est pas vraiment «calé», loin de là. Des intuitions, fondées sur ce que cette journée apportait, que viennent corroborer des faits «très actuels.» Livreur chez Pamplie, Sylvain Chevalier voit les nouvelles règles de l’AOP (sur l’introduction d’une dose de maïs ou l’absence de soja OGM) être perturbées «à plus long terme» sur la possibilité de produire ce-dit maïs  : «il nous faudra de l’eau, de l’irrigation…» Une acuité qui dans sa tête devra être résolue, si se confirme la hausse «modérée» des températures de 2,5°C. «Certes, c’est moins qu’ailleurs, mais on annonce des épisodes d’excès de chaleur ou de pluies. Mais nous aurons davantage de touristes fuyant des zones trop chaudes… donc avec des besoins d’eau potable accrus. »

Vers plus de pâturage


Lorsque Sylvain Chevalier regarde ce qu’il pourrait changer dans son exploitation, il se dit surtout préoccupé par le parcellaire disséminé par l’histoire locale. Voir l’évolution sur un siècle… Pas simple de se projeter. Il a réintroduit le pâturage en 2009 : «l’exploitation de mon père avait zéro pâturage. Aujourd’hui, j’en ai introduit sans aller vers un système totalement extensif naturellement et par rapport aux mises aux normes. Le pâturage enlève aussi de l’astreinte en paillage, J’ai 20 ha de prairies en pâturage tournant. Alors faire davantage de pâturage…oui ; mais comment, sur quelles terres. Surtout, si on ne peut  pas amener les animaux pour cause de terres trempées.» Quant à l’hypothèse d’avancer dans le calendrier le pâturage, il reste circonspect avec les terres qu’il possède. «Les Prim’holstein s’adapteront… D’autant que la production d’herbe sera plus importante. Mais plus tôt.» Mais le réchauffement climatique devrait changer la donne de la photosynthèse et bousculé le calendrier cultural. «Dans quelles proportions  ?» Sylvain Chevalier est loin d’avoir toutes les réponses. De l’herbe plus tôt et en automne, des difficultés en été… les données sont encore parcellaires. Sylvain Chevalier trace des plans : «peut-être devrons-nous faire des cultures intermédiaires, sitôt les récoltes de céréales finies ou plus de luzerne ?» Quant à changer l’assolement pour cause de réchauffement climatique, il s’est fait une religion : «pas question de récolter partout, loin du siège d’exploitation… je pars du principe que les vaches doivent aussi faire leur part de boulot : manger sur place, sur pied !» Et ce principe ne devrait pas changer, même si le climat change. «A moins que mes enfants en décident autrement» conclut-il. Une projection à la mi- siècle très hypothétique.

 

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