Les vélages sont dans les prés
Sur cette exploitation de Crazannes, la restructuration de l’agencement des bâtiments induit une organisation précise de la conduite de l’élevage.
Le site est connu pour abriter des élevages depuis des décennies. Déjà, en 1992, Gérard Gaillard et Jean-Yves Ocqueteau œuvraient là, au lieu-dit Font Mesnard et un peu plus loin à Pibot (Port-d’Envaux). Quatre petits kilomètres séparent les deux exploitations qui se réunirent pour rassembler troupeaux et terres. « Le GAEC s’est organisé pour regrouper les vaches allaitantes à Font Mesnard et on a agrandi la stabulation en 1994 pour loger 70 vaches, explique Ludovic Chazeaud. Les génisses sont à Pibot dans une stabulation avec aire d’exercice. Les vaches de réforme étaient engraissées dans une ancienne étable entravée avec chaîne de curage également à Pibot. » Voilà pour ce qui est des anciennes installations. Aujourd’hui, aux côtés de Jean-Yves Ocqueteau, Ludovic Chazeaud et Pierrick Roy (l’ancien salarié) officient. Ludovic Chazeaud, lors des premières années d’installation en 2006, a construit une nouvelle stabulation en 2009 : 1500 m2 pouvant contenir ainsi 70 places. « Le GAEC avait besoin d’autres bâtiments pour le stockage du fourrage, la paille, le logement du matériel et la création d’un nouvel atelier » souligne Ludovic Chazeaud. Un bâtiment divisé en trois cases. « Aujourd’hui, les génisses, une soixantaine, occupent l’ancienne stabulation de Font Mesnard. On a utilisé Pibot pour autre chose, notamment l’engraissement des vaches et des génisses » poursuit Ludovic Chazeaud, sous l’œil vigilant de Pierrick Roy, entré dans le GAEC comme gérant associé en 2016. « Nous avons en tout 275 ha dont 120 ha de prairies naturelles, 8 ha de prairies temporaires, 54 ha de blé, 38 ha de tournesol, 13 ha de maïs. »
Avec 90 vaches et génisses, le GAEC des Fontaines à Crazannes utilisent trois taureaux en monte naturelle « achetés à la vente de Bressuire à des sélectionneurs charolais ». Devant le tableau des filiations, les collègues éleveurs commentent. Ludovic Chazeaud complète : « nous utilisons aussi l’insémination artificielle pour les génisses et 15 à 20 vaches tardives sont aussi inséminées ». Avec 82,41 droits PMTVA, le GAEC a vendu 76 animaux l’an dernier. Les chiffres sont là, noir sur blanc : « nous avons vendu en 2018, 40 broutards à 929 € et 26 vaches ou génisses de 482 kg (R+3) à 4,50 € du kilo de moyenne. Et ce grâce au groupement d’éleveurs engagés avec la Coop Atlantique et les Leclerc. »
Raisonner les arrivées
L’objectif est de maintenir le troupeau de charolais autour des 90 vêlages par an et poursuivre l’amélioration génétique avec des inséminations artificielles et des taureaux inscrits HBC. Les vêlages durent de septembre à octobre. Les primipares sont regroupées pour une meilleure surveillance et adaptation de l’alimentation. Dans le déroulé de l’année, un taureau va assurer la saillie des premières velles : « c’est celui qui produit les veaux les plus petits, et ainsi nous avons des vêlages plus faciles l’année suivante. » Mise à l’herbe dès le début avril, sur les prairies temporaires, pour les vaches avec veaux femelles et plus jeunes veaux mâles. Les autres sont dans la stabulation jusqu’à la vente à la mi-avril des broutards sevrés. « On sèvre ensuite les veaux femelles et mettons les vaches taries, avec notre bétaillère, dans les prairies naturelles de marais. » Les génisses sevrées savourent alors les bords de Charente. « On leur a donné un bolus à diffusion lente pour les strongles… » concède Ludovic Chazeaud. « L’été, nous ne complémentons pas ou très peu aux champs, car la repousse de l’herbe en bordure de Charente le permet. Sauf… l’été dernier, où nous avons dû apporter du fourrage. » Quant à la rentrée, on l’imagine toujours « le plus tard possible », vers la mi-novembre. « Ainsi, les vêlages ont lieu dans les champs. Et on ramène les génisses, par 3 ou 4, en fonction de leur préparation au vêlage et surtout des échographies de la mi-mars. » L’objectif est que les vêlages se réalisent au maximum dans les près.