L’intercultures, trait d’union entre économie et environnement
Néolis, entreprise de négoce, s’implique aux côtés des agriculteurs. L’implantation de couverts végétaux est une pratique qui concilie intérêt économique de l’exploitation
et intérêt environnemental.
Faire et faire savoir. Avec sa marque ombrelle Vert l’Avenir, le Négoce agricole s’inscrit aux côtés des agriculteurs dans la communication. Depuis 15 ans, les entreprises déploient des OAD (Outils d’aide à la décision) sur le terrain. Sur le sud Deux-Sèvres, Néolis, engagée avec le syndicat des eaux 4B dans le programme Re-Sources, développe, avec ses clients, des solutions agronomiques permettant de concilier l’intérêt économique de l’exploitation avec l’intérêt environnemental. « L’adaptation est l’ADN du monde agricole », affirme François Gibon, directeur du Négoce agricole centre atlantique, initiateur d’une conférence de presse visant à faire savoir ce qui se pratique dans les campagnes.
Les couverts végétaux, pièges à nitrates, sont des solutions pour préserver la ressource en eau tout en augmentant la production fourragère pour les éleveurs ou la valeur agronomique du sol pour les céréaliers. « Intégrées à une stratégie d’exploitation, ces mises en place sont des investissements. Le coût d’implantation d’un couvert oscille entre 30 € et 50 €€/ha selon la composition et l’intérêt fourrager attendu. À plus ou moins long terme, des bénéfices doivent être dégagés grâce à cette pratique », expliquait Alexandre Paitre, responsable technique du programme chez Néolis.
Les plateformes d’essais, outils largement développés en agriculture, permettent aux entreprises de collecter des références utiles pour conseiller les agriculteurs. À Loizé, sur les terrains de l’entreprise Tafforin, Néolis a implanté, en petites groies séchantes, des intercultures. Les différentes modalités devaient permettre, outre, appréhender la réaction des couverts selon leur mode d’implantation aux conditions climatiques estivales, d’apprécier la production exportée pour les animaux ou la quantité de matière organique restituée au sol après destruction de la culture.
« Les semis ont eu lieu le 14 août », précise Alexandre Paitre. Loin des craintes suscitées par la sécheresse estivale, les couverts de mi-novembre sont denses. « Pendant un mois et demi, les graines sont restées inertes dans le sol. Aux premières pluies, on a assisté à la levée. La phacélie et la moutarde se sont développées aisément. Ces deux espèces ont mieux toléré ce temps d’attente que le moha ou le trèfle, aujourd’hui moins densément présents ».
Le 22 novembre, à l’occasion de la visite de la plateforme d’essais organisée par Néolis, on constate les premiers effets des gelées sur le moha. « Il a fait -5, -6 °C ces derniers jours », précise Alexandre Paitre. Cette sensibilité au froid est un bon point. Lorsque le couvert n’est pas récolté, il doit être détruit avant un léger travail du sol, favorisant au fil du temps la transformation des végétaux en humus. « Le raisonnement est complexe. Le couvert mis en place doit concourir à différents objectifs. Si sa fonction est avant tout d’intérêt agronomique, l’exploitant, qui devra être équipé en matériel de destruction mécanique, aura pris soin de choisir des plantes gélives. L’utilisation du glyphosate n’est qu’un recours, pas une solution », rappelle le technicien, attaché à l’objectif que représente la préservation de la ressource en eau.