Maïs : les premiers tours d’eau sont à déclencher
Les maïs sont pour la plupart dans la période de valorisation de l’irrigation en cas de déficit hydrique (à partir de 10F) et les plus précoces entreront bientôt dans la phase la plus sensible au stress hydrique (à partir de 15F).
Le point sur le climat
Les pluies de ces dernières semaines n’ont pas permis de contrebalancer totalement la diminution des réserves en eau du sol, (Figure 1). Avec les températures caniculaires actuelles, les secteurs les moins arrosés ou présentant des sols moyens à superficiels ont vu ou verront très prochainement leur RFU (réserve facilement utilisable) arriver à épuisement (Figures 2 et 3).
Piloter l’irrigation en volume non-limitant
L’irrigation est valorisée à partir du stade 10F
Avant 10 feuilles la consommation en eau est faible, inférieure ou égale à 0,5 x ETP, le risque de stress hydrique est donc assez limité et l’intérêt de l’irrigation faible à nul.
L’irrigation se déclenche alors lorsque les seuils de déclenchement sont atteints
Adapter le 1er tour d’eau
Le premier tour d’eau doit être adapté car les maïs consomment moins d’eau en début de cycle :
- Dose d’irrigation : le déficit hydrique étant faible en début de cycle, la dose doit être réduite afin que le sol puisse la stocker (débuter avec 25mm plutôt que 30-35mm par exemple).
- Durée du tour d’eau : anticiper la première position afin que la dernière ne soit pas pénalisée.
- Déclenchement et rythme d’irrigation : ne pas trop solliciter la RFU au départ afin qu’elle puisse servir de tampon en cas de forte demande.
Reprise du tour d’eau après une pluie
En cas de pluie significative, c'est-à-dire supérieure à 10 mm, il est recommandé de repousser l’irrigation d’un jour par tranche de 5 mm s’il a plu 15 mm, il faut donc attendre 3 jours avant de reprendre le tour d’eau.
Contrôler la dose reçue par le maïs
Les compteurs volumétriques qui équipent le matériel d’irrigation permettent de connaître la dose reçue à la parcelle. Cependant il n’est pas rare de constater des écarts entre la dose programmée et la dose réellement apportée. Il est donc nécessaire de mettre en place un/des pluviomètres dans la parcelle.
Attention : L’utilisation d’outils et de méthode de pilotage reste la façon la plus fiable pour piloter l’irrigation. En l’absence d’outil et pour des maïs ayant dépassé le stade 10F :
- Sols superficiels et sols moyens avec tour d’eau long : si ce n’est pas encore le cas, déclencher l’irrigation dès que possible ; - Sols moyens et profonds : les RFU s’épuisent, déclencher l’irrigation d’ici à la fin de la semaine.
Piloter l’irrigation en volume limitant
Avec un volume ne permettant pas de satisfaire les besoins huit années sur dix, l’objectif est de répartir le volume d’eau disponible pour couvrir au mieux la période de très grande sensibilité au stress hydrique du maïs. Cette période s’étend du stade 15F au stade limite d’avortement du grain (SLAG), soit 2 à 3 semaines après la floraison femelle.
L’irrigation débutera donc plus tardivement qu’avec un volume non limitant : un stress modéré en début de cycle est moins impactant qu’un stress tardif. Il faut préférer des doses d’irrigation réduites et plus fréquentes : par exemple pour un volume de 150 mm, 6 apports de 25 mm valent mieux que 5 apports de 30 mm et que 4 apports de 38 mm. Enfin, en cas de pluie significative, c'est-à-dire supérieure à 10 mm, il est nécessaire de repousser l’irrigation d’un jour pour 4 mm de pluie.