Maîtriser l’aliment pour sécuriser la production de viande
Pierre-Louis Faucher, éleveur-engraisseur de charolais à Saint-Georges-de-Noisné, a préparé cette année avec le technicien de la Caveb, 10 parcelles pour un lot de 40 génisses à gérer en pâturage tournant dynamique.
Quarante-cinq éleveurs se lancent ce printemps dans la gestion du pâturage tournant dynamique (PTD). « Ils étaient 10 en 2014 et les formations, démonstrations et accompagnements réalisés dans le cadre du programme Life+ Pâturage tournant dynamique en Gâtine ont permis de motiver d’autres éleveurs », note Guillaume Jarousseau, technicien à la Caveb.
Le 10 mars, chez Pierre-Louis Faucher à l’occasion des journées portes ouvertes en viande bovine, il a présenté les règles de base du pâturage tournant dynamique (lire ci-contre).
Mieux valoriser les prairies
Pierre-Louis Faucher, exploitant de l’EARL La Palnière forte de 79 ha dont 10 ha en céréales autoconsommées et 58 ha d’herbe, fait vêler 85 vaches charolaises d’août à octobre et engraisse tous les taurillons et vaches. «Je me suis lancé dans le pâturage tournant pour mieux valoriser les prairies, je veux aussi intégrer plus de légumineuses et économiser des concentrés pour limiter mon coût de production », précise Pierre-Louis qui a de bons résultats techniques, un intervalle vêlage-vêlage de 361 jours pour les vaches qui sont immédiatement engraissées si elles sont vides et 940 g de kg de carcasse par jour de vie pour les taurillons de 16 mois. « Les performances animales sont bonnes mais avec un chargement de 1,9 UGB/ha, il reste à maîtriser les charges d’approvisionnement et les frais d’élevage », note Pascal Bisson, de la chambre d’agriculture même si cette année-là les 10 césariennes et les 12 paires de jumeaux n’ont pas facilité la tâche de l’éleveur dans la maîtrise des charges.
Des produits en baisse
Ainsi sur l’année explorée, de mai 2013 à avril 2014, les produits viande atteints par la chute des cours n’ont pas arrangé le résultat en dégageant seulement 0,7 SMIC par UMO. Le produit vache affiche ainsi une moyenne de 482 kg à 4,31 euros. Les taurillons quant à eux sont tous valorisés en filière qualité, Carrefour et Simply Market avec une moyenne de 456 kg de carcasse à 3,90 euros /kg », a indiqué Anne Porchet pour la Caveb. « Mais un quart du coût de production est lié aux charges sur les surfaces », note-elle. Trente jours de pâturage permettraient un gain de 360 kg de MS de fourrage conservé par UGB, de paille et de fumier à épandre. « Avec le pâturage tournant, si je modifie aussi la période de vêlage pour en faire deux, avec un vêlage à 30 mois, je pourrais valoriser encore mieux la pousse de printemps et corriger les charges de concentrés ainsi qu’avoir un étalement des ventes », réfléchit actuellement Pierre-Louis qui doit aussi tenir compte de la place limitée dans ses bâtiments. Des facteurs variés à prendre en compte dans la recherche de l’autonomie et du meilleur coût de production.
A lire un dossier de 3 pages dans Agri 79
Réussir le pâturage tournant dynamique
Date de sortie des animaux des parcelles ? Avant d’attaquer la gaine. Ne jamais amputer la gaine ! Evaluez la hauteur de pâturage dans les zones les plus pâturées du paddock. Lorsque les animaux attaquent les refus, c’est qu’ils ont déjà sur-pâturé leurs graminées préférées!
Temps de repos entre deux pâturages? Entre 20 et 150 jours. Une astuce : repérer le paddock au stade une feuille : c’est le paddock de demi-rotation.
Date d’entrée ? Attendre entre 2,5 et 3 feuilles. Ne jamais pâturer trop tôt (avant 2,5 feuilles).