Mettre en avant l'intégralité de la restauration
Si le métier de cuisinier fait aujourd'hui rêver notamment grâce à des émissions télé, c'est rarement la restauration collective qui attire les regards et les jeunes. Le campus régional de l'alimentation, créé en juillet à Poitiers entend faire changer ça et montrer l'excellence de la restauration en Nouvelle-Aquitaine.
Dans la Vienne comme à l'échelon de toute la Nouvelle-Aquitaine, la gastronomie est un élément important du paysage économique, qui va de la production agricole aux restaurants et établissements de restauration collective.
Et alors que ces secteurs ont bien du mal à pourvoir tous les postes, le Campus régional de l'alimentation a vu le jour en juillet dernier.
Organisée sous forme associative et présidée par Christian Barrault (ancien proviseur du Lycée Kyoto à Poitiers, aujourd'hui à la retraite), cette structure a été portée par le Conseil régional en association avec la région académique de Nouvelle-Aquitaine, la Draaf et les acteurs économiques de la filière (CHU, Crouss, lycées, CFA, restaurateurs, entreprises de restauration collective ou Grand Poitiers dans le cadre de son PAT). Pour compléter le travail des 30 membres du conseil d'administration, un directeur général et un directeur opérationnel vont être recrutés.
Et surtout, le campus bénéficie de l'accompagnement d'un parrain prestigieux : le chef Régis Marcon. "La jeunesse est là, enthousiaste, souvent à la recherche d'un métier qui fait sens, et cette crise nous a confirmé que notre métier était porteur de valeurs et propice à l'épanouissement par la vie professionnelle" expliquait-il lors de la création du campus.
Réinvestir le lycée Grand Pont
"Notre première idée, c'était de faire une école de la restauration collective" explique Christian Barraut, qui a tout de suite pensé aux locaux de Grand Pont. Pour mémoire, ces bâtiments accueillaient un lycée agricole avant la fusion avec le lycée hôtelier de Poitiers, et la création du Lycée Kyoto en 2009, à Poitiers.
Dans le cadre du projet porté par Joël Robuchon, puis sa fille Sophie Robuchon, un site de formation pour la restauration collective avait aussi déjà été évoqué, mais n'a pas abouti. "On s'est dit qu'il ne fallait pas se limiter à la restauration collective, afin d'impliquer aussi les lycées agricoles de la région, et incorporer ce qui se faisait déjà".
D'ici 3 ou 4 ans, les locaux de Grand Pont vont être entièrement réhabilités pour y installer un plateau technique, mais aussi un centre de recherche et des hébergements pour les élèves.
Mais avant même la fin de ces travaux, le campus a déjà commencé ses activités, en utilisant des établissements déjà existants. "Cet été, nous avons proposé une Master Class à Kyoto sur la restauration collective".
Des conférences, mais aussi la présence sur différents salons sont également prévues. "Nous allons proposer de la formation continue pour les chefs, des stages pour aider les jeunes à choisir une formation, et des offres d'insertion". Le tout réalisé en lien avec les structures déjà en place. "Nous savons qu'il y a beaucoup d'attentes des professionnels et des collectivités en termes de recrutement, et nous savons que nous pouvons donner du prestige à ces métiers".
Christian Barrault évoque tout particulièrement la restauration collective, qui n'est pas toujours vue comme une filière d'excellence. "La présence de Régis Marcon est importante. Il a par exemple l'habitude de donner un coup de main à la cantine de l'école de son village".